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1662

Pietro Della Valle, Les fameux voyages de Pietro Della Valle

Paris, G. Clouzier, 1662.

Les derviches tourneurs

Le voyageur décrit dans les détails les célébrations religieuses auxquelles il assiste en Turquie. Le spectacle de la prédication des derviches tourneurs fait l'objet d'un long récit dont on ne cite ici qu'un extrait :

La prédication étant finie, les derviches s'assemblèrent en rond au milieu de leur mosquée, où ils commencèrent de danser au son de quatre ou cinq flûtes faites de roseaux, lesquelles avec une raisonnable distinction de toutes les parties, de la basse, de la taille, de haute-contre, et du dessus faisaient une harmonie agréable, en jouant quelque fois, sans danser, et ensuite flûtant et dansant tour à tour, tantôt ensemble, tantôt quelques-uns, et puis un seul d'entre eux. De ces sortes de danses, le mouvement de leurs pieds est à peu près de même que celui des Espagnols dans leurs Coaccones, que l'on doit croire qu'ils ont appris des Maures, lorsqu'ils étaient les maîtres en Espagne. Mais ces derviches, quand ils dansent tournent toujours sur un pied, et celui qui tourne le plus agilement et demeure dans cet exercice plus longtemps que ces compagnons, est estimé le plus habile homme. Au commencement, ils y marchent d'un pas assez doux, assez modéré, et comme tout à l'aise, mais ensuite, à mesure qu'ils s'échauffent peu à peu, leur démarche se redouble à proportion, jusques à la fin que leur chaleur s'augmentant toujours et quasi jusqu'à l'excès, ils se hâtent de telle sorte et font des tours si légèrement, qu'à peine les yeux de ceux qui les regardent savent en faire le discernement.

Récit de voyage en ligne sur Google Books, p. 58-59.


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