Par support > Traités, épîtres, pamphlets, défenses, … > Mémoires contenant quelques particularités sur la vie et les ouvrages de Jean Racine

 

1747

Louis Racine, Mémoires contenant quelques particularités sur la vie et les ouvrages de Jean Racine

Lausanne et Genève : M. M. Bousquet & Cie, 1747

La folle querelle d’Andromaque

Dans ses mémoires, Louis Racine souligne l’émergence de critiques après la représentation d’Andromaque. Il évoque notamment Subligny et sa parodie intitulée « La folle querelle ou la critique d’Andromaque ».

La tragédie d’Andromaque eut trop d’admirateurs pour n’avoir pas d’ennemis. Saint-Évremond ne fut ni du nombre des ennemis, ni du nombre des admirateurs, puisqu’il n’en fit que cet éloge : Elle a bien l’air des belles choses, il ne s’en faut presque rien qu’il n’y ait du grand. Un comédien, nommé Subligny, se signala par une critique en forme de comédie. Elle ne fut pas inutile à l’auteur critiqué, qui corrigea dans la seconde édition d’Andromaque quelques négligences de style, et laissa néanmoins subsister certains tours nouveaux, que Subligny mettait au nombre des fautes de style, et qui ayant été approuvés depuis comme tours heureux, sont devenus familiers à notre langue. Les critiques les plus sérieuses contre cette pièce tombèrent sur le personnage de Pyrrhus, qui parut au Grand Condé trop violent et trop emporté, et que d’autres accusèrent d’être un malhonnête homme, parce qu’il manque de parole à Hermione.

       

    Racine, Œuvres complètes, I, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1999, p. 1133-1134.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »