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1664

Monseigneur Ravizza, Diario romano dal 5 maggio al 9 ottobre 1664

Manuscrit italien BNF 1271

Une danse pudique pour le légat

Dans son « journal romain », Monseigneur Ravizza décrit dans les détails la participation du nonce apostolique au bal du 4 août à Fontainebleau. Par respect du Cardinal Chigi, des mesures particulières sont prises lors de la danse.

La sera fu il Signor Cardinale non solamente pregato, ma astretto di andare a veder ballare il Re, giacchè la regina per la sua gravidanza non poteva far tal moto dicendo il Signor Marchese di Montausier e M. Bonoill che se non vi fosse intervenuto, sarebbe parso al Re che non avesse voluto vedere una sua operatione virtuosa e compiacersi d’un atto proprio, che S.M. haveva risoluto di fare per dar gusto a Sua Eminenza, e che il Ballo doveva essere tanto honesto, che non si sarebbero veduti che atti virtuosi, adducendovi che se vi stava una Regina si pia poteva ancora starvi un Cardinale legato pieno di bontà. Oltre a che fu mostrato che il Cardinal Barberini intervenne a più balli tanto in Francia quanto in Avignone. Onde l’Eminenza sua sforzò la propria volontà (anche per consiglio di tutti che havevano presentito esser volontà, e gusto del Re che vi intervenisse) e vi andò all’hora destinata con habito e ferraiolo lungo rosso con essere stato primieramente accolto dal Re il quale si alzò dalla sedia, e fattolo sedere in sedia eguale vicino alla Regina madre, diè principio al balletto colla contessa di Soisson, nipote del Signor Cardinale Manni con grandiosissima bizzarria seguitato da altri Principi con buonissimo ordine senza neppure un toccamento di mano non che de baci soliti E quando occorreva di accoppiarsi si prendeva co guanti la manica della dama, dicendosi far ciò per rispetto del legato, e della sua corte eccellentissima e per che ancora non comparissero altro nel balletto che segni di virtù. Soppraggiunse il Signor Duca d’Orléans Mascherato da Re con Giubbetta di velluto piano piena di Alamari di diamanti, e rubini con tre cavalieri vestiti parimente da Re stranieri, e tre dame titolate mascherate ornate di gioie.. Questi fecero il loro ballo, e poi smascheratisi poser a sedere in un banco. Durò il festino un hora e mezza in circa assai virtuosamente in modo, che non potè notarsi un atto della libertà francese, e senza adulazione il Re ballò, e guidò alcuni Balli con grandissima maestria, e linnura meglio degli altri. Finito il ballo, che potevano essere le 4 hore di notte, il Signor Cardinale tornò al suo appartamento e senza cenare si mise a letto.


Le soir venu, Monsieur le Cardinal fut non seulement prié mais obligé de se rendre au bal pour voir le roi, car la reine, en raison de sa grossesse, ne pouvait faire le déplacement, et Monsieur le Marquis de Montausier et Monsieur de Bonneuil disaient que si le Cardinal ne s’y rendait pas, le Roi aurait eu l’impression qu’il ne voulait pas assister à une action vertueuse et se féliciter d’un acte propre, que Sa Majesté avait décidé de faire pour faire plaisir à Son Éminence. Par ailleurs, le bal devait être tellement honnête qu’on aurait assisté à rien d’autre que des actes vertueux, en précisant que si une Reine aussi pieuse pouvait y assister, alors un Cardinal légat plein de bonté pouvait également y prendre part. On expliqua en outre que le Cardinal Barberini avait lui bien participé à plusieurs bals à la fois en France et à Avignon. Pour cette raison, Son Eminence força sa propre volonté (également en raison des conseils de tout son entourage qui avait compris que le Roi voulait et désirait cette participation) et il s’y rendit à l’heure prévue avec l’habit et le manteau de cérémonie long et rouge ; il fut accueilli immédiatement par le Roi qui se leva de sa chaise, le fit asseoir dans une chaise égale à côté de la reine mère, et il fit débuter le ballet avec la comtesse de Soisson, nièce de Monsieur le Cardinal Manni, avec beaucoup d’originalité, suivi des autres princes qui respectèrent l’ordre avec beaucoup de précision et sans même un effleurement de main ni les baisers habituels. Et quand il fallait se mettre en couple, on prenait avec des gants la manche de la dame, et on expliquait qu’il s’agissait là d’un signe de respect envers le légat, et de sa suite très honorable, et afin que ne figure dans le ballet rien d’autre que des signes de vertu. Survint Monsieur le duc d’Orléans, déguisé en roi avec une camisole de velours pleine de diamants et rubins, accompagné de trois chevaliers habillés également en rois étrangers, et trois dames attitrées, masquées, ornées de bijoux. Ils firent leur danse, ensuite ils se démasquèrent et allèrent s’asseoir dans un banc. Le festin dura aux alentours d’une heure et demie, de façon plutôt vertueuse, […], et sans adulation le roi dansa, et guida certaines danses avec une très grande habileté et une élégance supérieures à celles des autres. Le bal terminé, vers 4 heures de la nuit, Monsieur le Cardinal retourna à son appartement et sans dîner il se coucha.

       

Manuscrit disponible à la BNF, f.130r-131r.

Traduction de l’italien proposée par Tristan Alonge.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »