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1666

Marco Antonio Giustinian, Marc’Antonio Giustinian, amb. – Copiario dei suoi disp. al Senato (Archivio proprio Francia n°6)

Lettre manuscrite, Archives d’Etat de Venise.

Le bal en honneur de la naissance de la fille du Roi

Le passage fait partie des lettres (dispacci) envoyées plusieurs fois par semaine au Doge de Venise par Marcantonio Giustiniani, ambassadeur vénitien en France. Les dispacci conservés all’archivio di Stato de Venise couvrent la période allant du 4 janvier 1667 au 21 février 1668. Dans une lettre datant du 11 janvier 1667 (1666 pour le calendrier vénitien), l’ambassadeur évoque la naissance de la fille du roi. Pour l’occasion il est invité au bal où le roi danse dans l’admiration générale.

La sera volse fossimo trattenuti al Balletto, che durò fino la mezzanotte. Danzò il re più volte con una leggiadria e gratia mirabile. Le più belle e qualificate dame di corte superbamente ornate fecero comparire come bene e con quanta arte sapevano regolare alle misure del suono i loro passi. Fu il balletto rappresentato sopra una scena, quali usa di codette opere, ma diviso in più comparse e misto di vari trattenimenti. Comedie italiane e francesi, giuochi d’armi, suoni, canti, e varie foggie de balli, che bandivano ogni noia trattenendo gli animi fra continuate gioie e piaceri. Furono li ministri de principi regalati di rinfreschi, ma ciò che più osservabile mi parve fù la lode che si dava con alcune canzoni al Rè […] Ci fece la maestà sua trattenere alla cena in palazzo, nel che mostrò d’havere molto a cuore la nostra salute che non puose dalla varietà e moltiplicità di vivande ricevere gran pregiudizio


Le soir il voulut que l’on restât assister au ballet, qui dura jusqu’à minuit. Le Roi dansa à plusieurs reprises avec une légèreté et une grâce merveilleuse. Les plus belles et titrées femmes de la cour, magnifiquement habillées, montrèrent toute la qualité et l’art avec lesquelles elles savaient accorder leurs pas avec le son de la musique. Le ballet fut représenté sur une scène, comme on le fait d’habitude pour des pièces de ce type, mais réparti en plusieurs apparitions et entrelacé de différents divertissements. Comédies italiennes et françaises, jeux d’armes, sons, chants, et différents types de bals, qui chassaient totalement l’ennui et ne cessaient de divertir les esprits au milieu de joies et plaisirs. Aux ministres des princes furent offerts des rafraichissements, mais ce qui me sembla le plus digne d'être remarqué furent les louanges adressées au Roi par certaines chansons […] Sa Majesté fit en sorte de nous retenir pour le diner au Palais, pendant lequel il montra d’avoir fortement à cœur notre santé, à laquelle ne pouvait être préjudiciable la variété et la quantité de plats.

       

Lettre disponible aux Archives d’Etat de Venise, Archivio proprio Francia n°6, lettre du 11 janvier 1666, f.19 verso-20 recto.


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