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1680

[Anonyme], Le Duc d’Alençon

Paris : F. du Chemin, 1680

Dernier tour de danse

Le roman historique consacré à la figure du Duc d’Alençon décrit en particulier sa mission en Angleterre auprès de la reine Elisabeth. Par un stratagème il parvient à participer au ballet et à danser avec elle. A la fin du roman, Elisabeth, jalouse de sa rivale en amour Marianne, parvient à l’éliminer lors du bal en lui offrant des gants empoisonnés.

L’assemblée fut une des plus belles qui se puisse voir ; toutes les dames s’étaient parées à l’exemple de la reine, et l’éclat des pierreries qui brillaient de toutes parts, joint à celui d’une infinité de flambeaux, dont la salle était éclairée, jetait une lumière si vive que les yeux en étaient éblouis. Le Duc d’Alençon ne parut jamais de meilleure mine, la conversation qu’il avait eue avec Marianne, lui avait laissé un fond de joie, qui lui donnait un air encore plus galant qu’à l’ordinaire ; et il semblait que toutes les femmes n’eussent des yeux que pour lui, comme tous les hommes n’en avaient que pour Marianne […]. Mais ni sa mélancolie ni sa négligence ne l’empêchèrent d’effacer tout ce qu’il y avait de beau dans la salle ; et toutes les fois qu’elle dansa, elle le fit avec tant de grâce et de majesté qu’elle donna de l’admiration et de l’amour à ceux qui ne la regardaient pas avec envie ; elle ne plut que trop à son ordinaire, et il eut été à souhaiter pour elle, que tous les charmes l’eussent abandonnés dans une occasion que la jalousie lui devait rendre si funeste.

       

Roman consultable à l’Arsenal, p. 250-251.


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