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1681

[Anonyme], Les moyens de se guérir de l’amour. Conversations galantes

Paris : G. Quinet, 1681

Bérénice et l’amour

Une brigade s’en va à la campagne avec un abbé qui est en charge de choisir les lectures. Dans la cinquième conversation, la brigade évoque le problème de se détacher des objets qui peuvent rappeler un amour malheureux. L’un des personnages cite alors des vers de Bérénice de Racine.

Qu’il éloigne donc de lui tous ces amusements d’une passion mal éteinte, qu’il bannisse de ses yeux tout ce qui pourrait emprisonner son cœur, et qu’il se souvienne qu’on ne saurait prendre trop de précaution contre l’amour […] Voyez comment un de nos plus illustres auteurs, et qui a le mieux connu le cœur humain fait parler Bérénice dans la tragédie qui porte son nom.
Je ne vois rien ici dont je ne sois blessée,
Dit-elle à Titus.
Tout cet appartement préparé par vois soins,
Ces lieux, de mon amour si longtemps les témoins
Qui semblaient pour jamais me répondre du vôtre,
Ces chiffres où nos noms enlacés l’un dans l’autre
À mes tristes regards viennent partout s’offrir,
Sont autant d’imposteurs que je ne puis souffrir.

Voilà des vers dignes de la Reine qui les dit, et de celui qui les lui fait dire, repartit Célimène.

       

Roman consultable à Tolbiac, p. 134-135.


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