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1695

Eustache Le Noble, Mémoires de la vie de mademoiselle Delfosses ou le chevalier Baltazard

Paris : C. Barbin, 1695

Une beauté accrue par la danse

Dans ses mémoires, Mademoiselle Delfosses raconte comment, lors d’un voyage à Valenciennes, elle a fui son père et sa famille toute jeune en se déguisant en page et en prenant le nom de Chevalier Baltazar. Ce sera le début de ses aventures. La paix avec l’Angleterre devient le prétexte pour des divertissements organisés par son nouveau maître, le prince de Mamines.

La paix se fit bientôt après avec l’Angleterre, et on ne songea plus à la Haye qu’à se divertir. Les réjouissances furent augmentées par l’arrivée du prince de Toscane qui passa par là. Le prince d’Orange s’efforça de le bien recevoir, et comme c’était dans le temps du carnaval, il fit préparer un ballet, qui fut dansé en sa présence. Il y avait une entrée de dames, qui représentaient les nymphes du Rhin et de la Meuse. Madame de Zuillestein était une de ces nymphes ; c’est sans contredit, la plus belle femme de toute la Hollande, et qui a le meilleur air en dansant. Le prince de Toscane la distingua aisément entre les autres et la pria de se démasquer lorsque le ballet finit. Il fut ébloui de sa beauté ; en effet elle a des yeux noirs, d’une vivacité surprenante, ses cheveux de la couleur de l’ébène, relevant la blancheur de son teint. Le prince de Mamines qui était proche de Madame de Zuillestein quand elle se démasqua ne parut pas moins touché de l’éclat de ses charmes, que le Prince de Toscane ; à la vérité mon maître l’avait déjà vue. Mais comme elle est d’ordinaire un peu languissante, l’émotion que lui avait donné la danse avait ajouté quelque chose à ses attraits ordinaires.

       

Roman consultable sur Google Books, p. 19-21.


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