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1695

Eustache Le Noble, Mémoires de la vie de mademoiselle Delfosses ou le chevalier Baltazard

Paris : C. Barbin, 1695

Le marchand dupé à la comédie italienne

À la fin de ses mémoires, Mademoiselle Delfosses, qui a fui son père et sa famille toute jeune en se déguisant en page et en prenant le nom de Chevalier Baltazar, raconte sa passion pour Durand, un commerçant hollandais rencontré à Bilbao. Ils décident de se marier et lors d’un voyage à Paris, Durand se rend à la comédie italienne, pour assister au Marchand Dupé.

Enfin nos affaires étaient si avancées que nous avions déjà pris jour pour nous marier, lorsque par malheur pour moi, il alla seul à la Comédie-Italienne. On représentait ce jour-là le Marchand dupé ; c’était la première pièce que cette troupe avait donnée depuis la mort d’Arlequin. Durand y était allé d’assez bonne heure au parterre, et s’était assis sur les bancs avant qu’on commençât. Il se trouva par malheur auprès de Gurich, avec lequel il s’entretint ; il fit tomber la conversation sur le sujet de la pièce dont ils attendaient la représentation. Il crut que les Italiens avaient dessein de le jouer dans cette comédie ; et lui contant l’aventure de Madame d’Auvergne. Il ne put faire cette narration sans parler de moi ; il éveilla entièrement la curiosité du Hollandais, qui lui fit diverses questions, et l’engagea insensiblement à lui compter [sic] la pièce que j’avais jouée à Elismonde et à lui. Durand ne fit aucun semblant de me connaître, il demanda seulement à Gurich son logis, disant qu’il voulait lui aller rendre visite, et l’Allemand le lui apprit sans aucun mystère.

       

Roman consultable sur Google Books, p. 244-245.


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