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1667

Madame de Villedieu, Anaxandre

Paris : J. Ribou, 1667

Une course de traineaux

Le roman est l’histoire d’un galant de profession, Anaxandre, qui aborde une contrée qu’il baptise « Ile des Vertus » en raison de la moralité de ses habitants et notamment de ses femmes. Dans ce contexte, Anaxandre assiste à un spectacle bien particulier à l’occasion de réjouissances publiques.

On faisait des réjouissances publiques pour la naissance d’un jeune successeur que le ciel avait donné au Monarque de ce Royaume ; et les dames de la ville voulant solenniser cette fête à leur manière, elles imaginèrent une course de traîneaux la plus agréable qui eut jamais été faite. Nous étions alors dans une saison de l’année où il avait neigé beaucoup; et cette course galante se faisait dans un grand jardin superbe et bien cultivé, qui joint le Palais du roi. Chaque dame s’y rendit dans un traineau peint et doré et accompagnée d’un cavalier très proprement habillé […] Jamais tout ce qu’on nous a dépeint de la majesté de Diane, n’a approché de la grâce avec laquelle Iris conduisait son petit char. Elle était vêtue d’un habit de drap noir fait à la manière de celui où on nous représente les Nymphes, et rebordé d’une fourrure d’Hermine […] et toute sa personne, qui est adroite et bien formée, avait des grâces si singulières dans cet équipage, que je ne pus la remarquer sans trouble et sans admiration […] Il ne se fit pas une belle course dont son traîneau ne reçut tout l’honneur ; il ne se proposa pas un prix qu’elle ne remporta ; et elle commençait à se faire autant d’adorateurs, comme il y avait de spectateurs à cette fête, lors que son cheval ayant pris l’épouvante pour une salve de coups de mousquets dont les gardes du palais honoraient les dames, il emporta le traîneau jusque au plus épais d’un bois qui accompagne ce jardin […]

       Roman consultable sur Gallica, p. 48-54.


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