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ca. 1652

Jean-Louis Guez de Balzac, Les Entretiens de feu Monsieur de Balzac

Paris : A. Courbe, 1657.

Parler en public

Dans cet entretien, Guez de Balzac oppose deux différents « publics » auquel un orateur doit se préparer. Les mots du registre dramatique sont davantage à comprendre dans leur sens étymologique : le théâtre est le lieu d’où l’on regarde, les spectateurs ceux qui regardent.

Mais s’il est besoin de se préparer quand on parle en public, et qu’on n’a qu’à contenter une assemblée composée d’un certain nombre de personnes, qui se laissent tromper au son de la voix et à la grâce de la prononciation, et qui ne peuvent asseoir de jugement assuré sur des choses passagères et qui fuient ; que faut-il faire quand on a un théâtre qui n’est point borné et qu’on se présente devant une multitude infinie de spectateurs qui vous regardent d’un esprit tranquille et reposé ? qui considèrent vos ouvrages en la pureté de leur naturel, dépouillés de tous les avantages de l’action sans lesquels ce qui a paru beau l’est quelquefois aussi peu que ces femmes qui sont si bien peintes et si bien coiffées quand elles ont laissé leur beauté sur leur toilette ?

Extrait de l'entretien IX : « Qu’il n’est pas possible d’écrire beaucoup et de bien écrire. À Monsieur Chapelain, conseiller du roi en ses conseils » disponible sur Gallica, p. 165-166.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »