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1702

Jean-Baptiste Morvan de Bellegarde, Lettres curieuses de littérature et de morale

Paris : J. et M. Guignard, 1702.

Sur les mauvaises traductions

En réponse à une lettre de sa destinataire truffée de questions sur les Anciens, Bellegarde donne son sentiment sur les mauvaises traductions françaises et latines qui circulent à son époque. Il mentionne deux des trois tragiques grecs.

Si l’on jugeait d’Homère, de Sophocle et d’Euripide par ces mauvaises traductions latines qui sont dans les mains de tout le monde, on aurait sans doute une fort mauvaise idée de ces excellents originaux ; mais à qui faudrait-il s’en prendre qu’à ces indignes traducteurs qui les ont défigurés et estropiés, et qui se sont contentés de les traduire grossièrement à la lettre, sans tour, sans ordre, sans arrangement, sans avoir aucun soin de la beauté, de la netteté ni de l’élégance du style ? C’est à peu près comme si l’on voulait faire connaître les beautés de Virgile par les turlupinades du Virgile travesti.

Extrait de la troisième lettre, « Sur la différence des moeurs des Anciens et des Modernes », disponible sur Gallica, p. 183-184.


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