Par support > Mémoires, journaux > Diario romano dal 5 maggio al 9 ottobre 1664

 

1664

Monseigneur Ravizza, Diario romano dal 5 maggio al 9 ottobre 1664

Manuscrit italien BNF 1271

Négocier sa place dans le public

Dans son « journal romain », relatant la légation Chigi en France, dans une lettre datée du 2 août 1664, Monseigneur Ravizza offre des détails inédits sur la négociation qui précède le bal de début août, en montrant toute la complexité diplomatique d’un exercice apparemment banal : le positionnement des spectateurs pendant le spectacle.

Il Signor Marchese di Montausier significò a Monsignor Ravizzi che il il Signor Duca d’Orléans desiderava une servigio dal Signor Cardinale, cioè che volendo le Regine preparare un Ballo nel quale sarebbe stato invitato elso, il signor Cardinale, non poteva intervenirvi Sua A.R. se l’Eminenza Sua non si contentava du sedere in una sedia eguale a quella che il Re da al Signor Duca inferiore alle sedie di S.M., delle Regine e di S. Eminenza. Rispose il prelato che il Signor Cardinal legato non haveva missione di andare a vedere Balli, ed in conseguenza poteva Sua A.R. intervenirvi senza alcun rispetto. Si replicò dal Marchese che le Regine vi volevano in ogni maniera il Signor Cardinale almeno incognito, e come Cardinal Chigi, soggiungendo, che mentre stava presso la Regina Madre non doveva havervi repugnanza alcuna. Si scusò quello di non poter far tal ambasciata senza suo discapito. Sapendo che il carattere di legato è inseparabile dalla persona del Signor Cardinal legato, il quale havendo si rigorosamente sostenute le prerogative della legatione non havrebbe risentito a ciò, anzi si sarebbe risentito contro di lui, che li facesse tali suasioni. Si riscaldò allora il Marchese con dire di potersi fare un somigliante servigio al fretto del re, e che Sua Eminenza haveva ricevuto tante honorevolezze che poteva farlo di cuore. Procurò di indurlo a portare l’ambasciata al Cardinale si come dopo non poca resistenza volle il marchese accompagnare Monsignor suddetto alle stanze di Sua Eminenza, a cui havendo raccontato il tutto, hebbe ordine di pregare da sua parte Sua Eccellenza a non metterlo in questo cimento, ed a voler disertire l’invito del ballo col motivo della proibizione fattali da N.S. , o con altro che fosse parso alla sua prudenza. Ma il Signor Marchese (forse impegnato col Duca d’Orléans) si riaccese talmente, che dopo fatto qualche sfogo, disse che a chi dava tanto al Cardinale, poteva rendersi una piccola soddisfazione, e che ogn’altra cosa havrebbe sperato dall’uno e dall’altro. Sentì Monsignore con flemma l’esclamationi del Marchese schemendosi dalla furia e vivacità della Nazione, e lo pregò con modo a considerare che se si fosse penetrato in Roma che il Signor Cardinal Chigi legato fosse intervenuto al Ballo col sedere in un scabelletto, o (come colà si dice) Samburetto, rimarrebbe oscurata tutta la gloria alla quale haveva anche cooperato Sua Eccellenza ; [...] Entrò dunque (come piacque a Dio) in ragioni e disse che quanto ad evitare l’invito o per dir meglio il comandamento delle Regine di andare a veder ballare il Re, e le Principesse del sangue, non se li rendeva possibile, e che in ciò conveniva a Sua Eminenza di piegare.. quanto poi al Signor Duca d’Orléans havrebbe consigliato S. Ar. R. ad intervenirvi maschesrato conchiudendo che il Signor Cardinal havrebbe seduto in sedia eguale vicino alla Regina Madre.


Monsieur le Marquis de Montausier indiqua à Monsieur Ravizzi que Monsieur le Duc d’Orléans désirait une faveur de la part de Monsieur le Cardinal, c’est-à-dire que puisque les Reines voulaient organiser un Bal auquel Monsieur le Cardinal aurait été invité, Son Altesse Royale ne pouvait y prendre part si Son Eminence ne se contentait pas de s’asseoir sur une chaise égale à celle que le Roi donne à Monsieur le Duc, inférieure aux chaises de Sa Majesté, des reines et de Son Eminence. Le prélat répondit que Monsieur le Cardinal légat n’avait pas pour mission de se rendre aux bals, et que par conséquent Son Altesse Royale pouvait y assister sans contrainte de la sorte. Le Marquis répondit que les reines voulaient absolument que le Cardinal y participe, du moins incognito, et en tant que Cardinal Chigi, en ajoutant que tant qu’il était auprès de la Reine Mère, il ne devait en éprouver aucune aversion. Celui-ci s’excusa de ne pouvoir faire une telle ambassade sans préjudice. En sachant que la nature de légat n’est pas séparable de la personne du Cardinal légat, et que puisque le Cardinal avait défendu avec grande rigueur les prérogatives de la légation, ces arguments n’auraient eu aucun effet sur lui, qui au contraire lui en aurait voulu du fait de tenter de le persuader. Le Marquis s’échauffa en disant qu’on pouvait bien faire une telle faveur au roi, et que son Eminence avait reçu une telle quantité d’honneurs qu’il pouvait bien le faire volontiers. Il parvint à le pousse à transmettre l’ambassade au Cardinal après une belle résistance et le marquis accepta d’accompagner Monseigneur dans les chambres de Son Eminence. Après lui avoir tout raconté, il reçut l’ordre de prier Son excellence de sa part de ne pas le mettre dans une telle difficulté, et de déserter l’invitation au bal avec comme prétexte l’interdiction du Pape ou autre chose qui lui paraîtrait adapté. Mais Monsieur le marquis (peut-être d’accord avec le Duc d’Orléans) se réchauffa à un point tel que, après s’être défoulé un peu, il répondit que à celui qui avait tant donné au Cardinal, on pouvait bien concéder une petite satisfaction, et qu’il s’attendait à bien autre chose de l’un et de l’autre. Monseigneur écouta avec calme les exclamations du Marquis, en se protegeant de la furie et vivacité de la Nation, et le pria avec manière de prendre compte l’idée que si Rome apprenait que Monsieur le Cardinal Chigi légat avait assisté au bal assis sur un escabot, ou (comme on le dit là bas) sur un « samburetto », toute la gloire à laquelle Son Excellence avait coopéré en serait sortie obscurcie. En cela il aurait été rapproché du Cardinal Maildachino tant méprisé par le Marquis lui-même. Le Marquis (comme il plût à Dieu) revint finalement à la raison et il commenta que pour ce qui était du refus de l’invitation ou plutôt de l’ordre des reines et des princesses de sang de se rendre au bal, cela n’était pas envisageable, et que sur ce point il fallait que Son Eminence se plie… Pour ce qui était en revanche du Duc d’Orléans, il aurait suggéré à son Altesse Royale de s’y rendre masqué, en concluant que Monsieur le Cardinal se serait bien assis dans une chaise identique à celle de la Reine Mère.

Manuscrit disponible à la BNF, f.127 r – 128v.

Traduction de l’italien proposée par Tristan Alonge.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »