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Mademoiselle de Montpensier, Mémoires de Mademoiselle de Montpensier

Paris, Le Breton, 1728

La reine de Suède à la comédie

Mademoiselle, qui assiste à la comédie avec la reine de Suède, s'étonne des réactions extravagantes de cette spectatrice.

Là, elle me surprit pour louer les endroits qui lui plaisaient. Elle jurait Dieu, se couchait sur sa chaise, jetait ses jambes d’un côté et de l’autre, les passait sur les bras de sa chaise ; elle faisait des postures que je n’ai jamais vu faire qu’à Trivelin ou à Jodelet, qui sont deux bouffons, l’un italien et l’autre français. Elle répétait les vers qui lui plaisaient ; elle parla sur beaucoup de matières ; et ce qu’elle dit, elle le dit assez agréablement. Il lui prenait des rêveries profondes ; elle faisait de grands soupirs, puis tout d’un coup elle revenait comme une personne qui s’éveille en sursaut : elle est tout à fait extraordinaire.
p. 217-218


[ un peu plus loin, à Compiègne ]

Il se rencontra que les jésuites de Compiègne firent jouer une tragédie par leurs écoliers ; on la convia d’y aller, ce qu’elle fit, et leurs Majestés aussi. Elle se moqua fort de ces pauvres pères, les tourna en ridicule au dernier point et fit les postures que je lui avais vu faire en Essonne, dont la reine fut fort surprise

p. 222-223

éd. MM. Michaud et Poujoulat, 1838 en ligne sur Gallica extrait 1 et 2


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