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1690

Étienne-Charles Loménie de Brienne, Mémoires

Paris, Ponthieu, 1828, volume II

Costumes et danses des paysannes

Quelques jours avant la chute de Fouquet, lors des Etats généraux de Nantes, des paysannes dansent devant Mme Fouquet.

Elle eût été plus longue [la précédente conversation], si des paysannes de Belle-Isle, fort proprement parées n’étaient alors entrées dans la salle. Madame la surintendante y vint un moment après avec Gourville, et ces paysannes dansèrent fort légèrement, devant elle, des passe-pieds du pays, au son de la flûte et du violon. Elles étaient belles et dansaient très bien. J’en fus surpris et charmé : nos baladins ne dansent pas mieux. Elles avaient le pied et l’oreille très justes. Elles étaient vêtues d’écarlate avec de grandes bandes de velours noir en zigzag au bas de leurs jupes, et par devant elles portaient des corps fort étroits avec des manches amarantes, toutes galonnées d’or et de noir aussi en zigzag, ce qui était fort galant. Leurs bras et leurs gorges nues : beaucoup de blancheur et d’embonpoint, et de fort belles dents. J’aurais pris volontiers plaisir à les voir plus longtemps, mais pour exécuter les ordres du roi j’entrais chez M. Fouquet.

Mémoires disponibles sur Gallica, p. 198.


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