[s. d.]

Guy Marais, Furetiriana

Paris, Guillain, 1696

Les spectateurs de théâtre à Madagascar

Une relation de l'île de Madagascar décrit les pratiques des spectateurs indigènes.

Ces nains parlent et conversent ensemble comme les autres hommes : ils ont leurs lois, une espèce de religion et leur divertissement ; celui qui leur est le plus ordinaire, c’est un manière de farce : ils creusent dans les troncs de baricotiers des théâtres où ils jouent leurs comédies, qui consistent dans des paroles plaisantes et des postures grotesques. Ce qu’il y a de remarquable, c’est que tous ceux qui vont à ce spectacle sont armés d’un sifflet qu’ils font avec un roseau pour siffler les acteurs quand ils n’exécutent pas bien leurs rôles et qu’ils s’émancipent de dire des paroles lascives et de faire des postures indécentes. Mais il n’est pas permis à aucun de siffler mal à propos. Quand cela arrive, tous les autres le font monter sur le théâtre et, s’il exécute mieux que l’acteur, il sera reçu acteur, car c’est un grand homme parmi eux. Mais s’il exécute plus mal, on le fait sortir honteusement de l’assemblée et il lui est défendu d’y rentrer jamais.

Ana disponible sur Gallica.


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