[s. d.]

Guy Marais, Furetiriana

Paris, Guillain, 1696

Abus des critiques à la comédie

Cette réflexion sur la problématique attachée au statut d'auteur se déporte sur la critique jugée excessive des spectateurs de théâtre, qui ne savent plus séparer le bon grain de l'ivraie.

On a fait de petites histoires sur la précaution inutile des mères et des maris. Pourquoi n’en fait-on pas sur celle des auteurs : ils ont beau avertir les lecteurs de mille choses avec de très humbles prières, ils n’en suivent pas moins leur humeur et leur coutume, de ne vouloir jamais entrer dans la pensée de l’auteur. D’où vient donc cela ? Je crois que c’est de la quantité de mauvais auteurs, qui font qu’on est prévenu d’abord contre tous ceux qui écrivent et qu’on ne lit que pour les censurer et point pour en profiter. On ne va plus à la comédie que pour siffler la pièce et les acteurs, parce qu’on est prévenu et contre les auteurs et contre les comédiens qui, loin de divertir, fatiguent tout le monde. Ce qui fait que si Baron pouvait reparaître sous un visage différent du sien, il serait assurément sifflé.

Ana disponible sur Gallica.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »