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1703

Nicolas Boileau, Lettres à Brossette

Les beaux vers de La Mort de Cyrus

Dans une lettre à Brossette datée du 7 janvier 1703, Boileau évoque les réécritures théâtrales des romans scudériens qui en reproduisent les défauts de vraisemblance.

Tout ce que je sais, c'est que le dangereux Herminius, c'était Mr Pelisson ; l'agréable Scaurus, c'était Scarron ; le galant Amilcar, Sarrazin...etc. Le plaisant de l'affaire est que nos poètes de théâtre dans plusieurs pièces ont imité cette folie, comme on peut le voir dans La Mort de Cyrus du célèbre Mr Quinault, où Tomyris entre sur le théâtre en cherchant de tous côtés et dit ces deux beaux vers :

Que l'on cherche partout mes tablettes perdues
Et que sans les ouvrir elles me soient rendues

Voilà un étrange meuble pour une reine des Massagettes que des tablettes dans un temps où je ne sais si l'art d'écrire était inventé.

Boileau, Œuvres complètes , Paris : Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1966, p. 668.


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