Par support > Correspondances > Correspondance théâtrale entre Louis-François Ladvocat et l'Abbé Dubos

 

1695

Louis-François Ladvocat, Correspondance théâtrale entre Louis-François Ladvocat et l'Abbé Dubos

Mercure musical, vol. 1, 15 décembre 1905.

Lettre du 21 juin 1695

Publiée au début du XXe siècle, cette correspondance présente un caractère exceptionnel de par les détails particuliers qu'elle donne sur différents spectacles. Voici les éléments saillants de la lettre du 21 juin 1695 :

J'ai vu avec plaisir votre lettre et la critique de Didon, dont cependant vous avez emporté un feuillet que je ne sais si vous appelez la première partie, ou si celui que vous m'envoyez se doit appeler la seconde, puisque vous en faites mention dans ce dernier. Apparemment que vous nous fournirez le reste au plus tôt. Vous avez oublié en vous en allant de me renvoyer Momus en musique, dont ma belle sœur qui aime à chanter se passe avec peine.

Je vous dirai que Monseigneur vint mardi et que vendredi on fit 1200 livres avec les applaudissements ordinaires et fort peu usités même dans les grands sujets, et je ne sais pas par quelle raison vous voulez que les opéras ne soient pas susceptibles des mêmes sujets que ceux qu'on joue sur le théâtre français. Et si l'on n'a pas chanté des comédies, vous êtes-vous persuadé que l'on n'en chantera pas l'année prochaine avec un plus grand succès ? On se perfectionnera, vous serez peut-être surpris du bon accueil que l'on leur rendra. Au reste M. Duché m'a lu une scène d'Iphigénie, dont les vers vous paraîtront aussi beaux qu'à moi et, s'il continue de la même force, vous serez encore plus entêté que ce sujet-là pourra mieux réussir que vous ne vous l'imaginez.

Je crois que l'on répétera Les Quatre Saisons lundi prochain. Bien entendu, néanmoins, que l'on ne quittera point celui-ci, tant qu'il produira une somme assez considérable pour le temps. Je vous apprendrai aussi que la petite Marianne doit rentrer à l'opéra au premier jour avec promesse de ne le plus quitter. Je vous dirai aussi que la Foire de Besons fait assez de bruit. C'est une petite pièce que l'on joue aux Français avec assez de succès. Je ne l'ai pas encore vue et je vous en manderai des nouvelles.

Disponible sur Blue Mountain Project, p. 626-627.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »