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1661

Jean Loret, La Muse historique

Paris, Chénault, [1656-1665].

Compte-rendu du Camma de Thomas Corneille

Dans sa lettre du 29 janvier 1661, Loret fait le compte-rendu du Camma de Thomas Corneille :

Un curieux assuré m’a
Qu’hier la pièce de Camma,
Sujet tiré des opuscules
De Plutarque, auteur sans macules,
Fut représentée à l’Hôtel, [de Bourgogne.]
Avec un ravissement tel
Des judicieux qui la virent,
Qui mille et mille biens en dirent,
Qu’on n'avait vu, depuis longtemps,
Tant de rares esprits contents.
Enfin, cette pièce tragique
A l’acclamation publique ;
Et, quoique messieurs les acteurs
(Admirables déclamateurs,)
Aient voulu faire pour elle,
Une dépense extrême et belle,
En superbes habillements,
Parés de riches ornements
Étant mieux vêtus que des comtes,
Ils y trouveront, prou, leurs comptes :
Car tous les plus honnêtes gens
D’aller là, seront diligents.
Tout de bon, le cadet Corneille,
Quoiqu’il ait fait mainte merveille,
Et maint ouvrage bien sensé,
En cetui-ci s’est surpassé.
Ainsi cette pièce divine,
Qui du grand Œdipe est cousine,
Et propre sœur de Stilicon,
(Pièces qu’on tient sans parangon)
Est très digne de sa naissance,
Et par l’agréable abondance
De mille beaux traits différents,
Ne fait point tort à ses parents.

Transcription de David Chataignier disponible sur le site Molière21.

Ouvrage disponible sur Gallica, p. 314.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »