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1664

Jean Loret, La Muse historique

Paris, Chénault, [1656-1665].

Représentation de la troupe du Dauphin

Loret loue la troupe des jeunes comédiens du Dauphin dans sa lettre du 7 juin 1664 :

La plus charmante cour du monde,
Où tout honneur et gloire abonde,
Pour qui j’eus toujours grand souci,
Est en bon état, Dieu merci.
Le Ciel en cet état maintienne
Toute la Maison Très Chrétienne,
C’est-à-dire les majestés,
Altesses et principautés,
Qui sont du noble sang de France,
Ou qui leur touchent d’alliance,
Mais, sur tous, Monsieur le Dauphin,
À qui, sans doute, le destin,
(Étant fils d’un vaillant père)
Promet un quart de l’hémisphère,
En qualité de triomphant.
À propos de ce noble enfant,
Pour qui de zèle je me pique,
Sur ma foi, sa troupe comique,
(Qui ne sont pourtant que ragots)
Avec leurs surprenants échos,
Leurs danses et leurs mélodies,
Pastorales et comédies,
Se font (foi d’écrivain loyal)
Admirer au Palais-Royal,
Où le plus petit de la troupe,
Et guère plus haut qu’une coupe,
Dansant, récitant, annonçant,
Est si rare et si ravissant,
Qu’on le pourrait, entre autre chose,
Nommer le petit Bellerose.
À n’en point mentir, sans les voir,
On ne saurait bien concevoir
Comme ces ragotins s’acquittent
Des jolis endroits qu’il débitent,
Et (sans à faux en discourir)
Tout Paris y devrait courir,
Car je ne crois pas que personne
Plaignît l’argent que l’on leur donne.

Transcription de David Chataignier disponible sur le site Molière21.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »