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1668

Charles Robinet, Lettres en vers

Paris, Chénault, 1668.

Nouvelles théâtrales

Dans sa lettre du 17 novembre 1668, Robinet relate les pièces jouées à l'Hôtel de Bourgogne et au Palais-Royal.

Achevant de verbaliser,
Gazetiser, nouvelliser,
D’un Monsieur d’assez bonne mine,
J’apprends que chez mon héroïne,
Jeudi, la Troupe de l'Hôtel,
Par un poème non tel quel,
Charma très nombreuse assemblée,
De beaux et de belles comblée,
Frisés et musqués comme il faut,
Et braves par bas et par haut.
NICOMÈDE était ce Poème
Digne d’une louange extrême :
Il est de CORNEILLE l’AÎNÉ,
Qui fut, je crois, prédestiné
Pour emporter, dans le tragique,
Tout seul l’honneur du dramatique.
À propos, le PAUSANIAS,
Qui de charmes ne manque pas,
Comme vous le pourrez comprendre,
Étant de QUINAULT, l’auteur tendre,
D’hier se joue au même Hôtel.
Je suis peu connaissant mortel ;
Pourtant, quand j’aurai vu la Pièce,
J’en entretiendrai ma Princesse,
Et vous, par conséquent, lecteur,
En véridiques relateur.
J’ai vu, du comique MOLIÈRE,
De qui la muse est singulière
Pour portraire le genre humain,
La pièce de GEORGES DANDIN
Et, sans que trop de bien j’en die,
C’est vraiment une comédie
Où l’on remarque autant d’esprit
Qu’en nul sujet qu’il ait écrit,
Et même des plus enjouées,
Aussi bien que des mieux jouées.
Mais, à force de caqueter,
Je n’ai de blanc que pour dater.

Transcription de David Chataignier disponible sur le site Molière21.


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