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1657

Jean Loret, La Muse historique

Paris, Chénault, [1656-1665].

Représentation privée d'Amalasonte

À l'occasion de négociations entre Mazarin et Christine de Suède à Evry-Petit-Bourg, on donne la toute récente Amalasonte de Quinault, ce que rapporte Loret dans sa lettre du 1er décembre 1657.

Selon le rapport et langage
D’un assez civil personnage,
Le seigneur dudit Petit-Bourg
Faisait aussi le même jour
Un grand et somptueux régale,
Chez lui dans la Place Royale,
Où l’on vit des mets délicats
Pour plus de quatre cent ducats,
Le tout en très riche vaisselle.
La compagnie y fut fort belle
Tant en manteaux qu’en cotillons.
Les vingt-et-quatre violons
Furent à cette aimable fête
À raison de dix francs par tête.
Les grand comédiens du roi,
En pompeux et superbe arroi,
Y jouèrent l’Amalasonte
Qui charmerait des cœurs de fonte,
Tant elle a de discours adroits,
Tant elle a de jolis endroits,
Bref, tant elle est (à bien l’entendre)
Délicate, amoureuse et tendre.
Enfin, ce soir fut fort brillant
Et pareillement fort galant.
Tout était éclatant et leste,
Mais pourtant, tout était modeste,
Et mainte excellente beauté
À ce banquet ayant été
S’en retourna fort satisfaite
De la chère qui lui fut faite.

Édition de 1857 disponible sur Gallica, p. 411.


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