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1685

Pierre Bayle, Nouvelles de la République des lettres

Amsterdam, Desbordes, 1686.

Le spectateur de théâtre comme argument théologique

Dans la cadre de sa querelle avec Malebranche, Arnauld publie ses Réflexions philosophiques et théologiques sur le nouveau système de la nature et de la grâce, que les Nouvelles de la République des lettres commentent longuement en août 1685, glosant notamment sur une comparaison que fait l’auteur :

Saint-Augustin a dit judicieusement que ceux qui trouvent des irrégularités dans le monde sont semblables à ceux qui, ne pouvant voir qu’une très petite portion d’un ouvrage de marqueterie ne laisseraient pas d’en condamner l’arrangement. On pourrait se servir d’une autre comparaison. Un homme qui sortirait de la comédie après avoir ouï réciter la première scène devrait-il être reçu à soutenir que cette scène est hors d’œuvre et qu’elle ne sert de rien ? Pour juger de cela, ne faut-il pas connaître toute la suite ? Et cependant nous voulons juger de la Providence, nous qui sortons du théâtre avant que le premier vers soit tout à fait récité car la plus longue vie de l’homme n’est pas à l’égard de la durée des choses ce qu’est un mot à l’égard de cent mille volumes in fol.

Périodique disponible sur Google Books, p. 867-868.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »