Le mot du Conseil de l’UNIL

Marine Antille, présidente & Lorenzo Tomasin, vice-président

L’interdisciplinarité pourrait sembler une notion tout à fait séparée de la vie quotidienne d’un organe institutionnel ou, justement, disciplinaire, tel que le Conseil de l’Université. Si cette autorité délibérative prévue par la loi sur l’Université de Lausanne est indéniablement un espace de débats et de représentations, elle n’est pas forcément perçue comme un lieu de croisement de disciplines ou de compétences dans le sens normalement utilisé dans le milieu universitaire. 

Cependant, l’expérience directe de l’activité d’un tel organe (qui s’occupe principalement de l’ingénierie constitutionnelle de l’Université, et notamment de la désignation, de l’élection et du contrôle des organes qui gouvernent ses activités) démontre que la transversalité et la pluralité d’approches, de visions et de compétences peuvent y jouer un rôle semblable à celui que l’interdisciplinarité joue dans des domaines proches. Cette singularité du milieu dans lequel nous évoluons s’exprime ainsi à travers ses membres dans toutes les activités du Conseil.

Renouvelé en automne 2019 pour le triennat 2019-2022, le Conseil de l’Université fraîchement élu a immédiatement fait appel aux facultés de ses membres pour s’atteler à sa tâche sans doute la plus délicate et primordiale pour l’institution, à savoir la sélection et la proposition au Conseil d’État d’un nouveau recteur ou d’une nouvelle rectrice. La participation à ces processus de membres de tous les corps à la sensibilité et aux compétences professionnelles très variées n’a pu qu’enrichir et faire évoluer des démarches légalement nécessaires, et à la composante administrative bien présente, vers des échanges et dispositifs stimulants intellectuellement. Cette mission n’a pas pour autant éclipsé la nécessité du renouvellement des commissions internes – pourtant bien loin de ce qualificatif – qui soutiennent son activité ordinaire et du traitement de tous les sujets qui (pré)occupent la vie institutionnelle. 

Si on y retrouve parfois une certaine dialectique entre les approches académique et opérationnelle, la dynamique du Conseil s’exprime finalement dans une harmonie plus complexe, nourrie des différentes sensibilités – juridique, politique, mais aussi humaine et au large sens sociale – qui découlent de la variété des sujets et activités liées à l’environnement universitaire. L’inter-action complexe qui en résulte, bien loin de se révéler comme une difficulté ou une entrave constitue, dans des cas vertueux, un net avantage. Ceci est heureusement le cas du Conseil de l’Université de Lausanne, qui a la force d’accomplir les missions qui lui ont été confiées en faisant appel à toute la créativité, l’adaptabilité et la volonté de ses membres d’œuvrer pour un bénéfice commun. Gageons que son interdisciplinarité restera pour toute la durée de son mandat l’un des plus grands atouts du Conseil de l’Université actuel et le moteur de ses actions !