La science pour inspirer l’avenir
Plus que jamais, la science accompagne notre quotidien face aux crises gigantesques que nous traversons collectivement. Ce rapport annuel 2021 marque la transition entre deux équipes de Direction au service de l’UNIL et, au-delà, de la société dans son ensemble. Nous vous invitons à en découvrir les images et les textes inédits.
Table des matières
L’UNIL en 2021
La nouvelle Direction
Entrée en fonctions au 1er août 2021 de la nouvelle Direction de l’UNIL autour du Recteur Frédéric Herman. Vous trouverez ci-dessous les portraits de toute l’équipe, ainsi que celui de Marc de Perrot, le secrétaire général qui poursuit ses fonctions de soutien à la Direction.
La vision du Conseil de l’UNIL
Comment voyez-vous la place de l’UNIL et de la science pour éclairer et accompagner la société actuelle dans ses transformations ? Les réponses de quatre représentants du Conseil de l’UNIL (CU).
Anne Bielman, professeure d’histoire ancienne, présidente
L’UNIL, grâce à la diversité de ses chercheurs, s’intéresse au passé, au présent et au futur des sociétés ; il est donc logique qu’elle cherche à comprendre ou à anticiper les transformations du monde actuel. Et le CU, puisqu’il est issu de la communauté UNIL, reflète les préoccupations de cette dernière.
En tant qu’historienne spécialiste de l’Antiquité grecque, berceau de la démocratie, et à l’heure où les régimes démocratiques sont menacés partout dans le monde par des mouvements extrémistes, par le complotisme ou par l’abstentionnisme, je suis sensible au rôle du CU en tant que laboratoire démocratique : il permet aux membres de l’UNIL (jeunes et moins jeunes, Suisses ou non) d’expérimenter le fonctionnement d’un parlement de milice avec ses défauts (longueur des débats, lenteur des procédures, formalisme), mais aussi avec ses forces : échanges d’idées, respect d’avis opposés, recherche de compromis et de solutions pragmatiques.
Lukas Baumgartner, professeur de géologie, vice-président
L’UNIL et la science tentent de combler la demande de la société, par exemple en comprenant les forces de changement imposées par nous tous à l’environnement ; la société et ses élus exigent à juste titre que l’Université soit capable (et désireuse) de participer de manière objective et constructive à l’évaluation des chances et des dangers posés par les changements sociétaux. L’Université par ses structures dirigeantes, dont fait partie le CU, doit s’assurer que ses membres sont capables de le faire maintenant et à l’avenir. Cela suppose que la liberté de la recherche et de l’enseignement soit garantie pour que la recherche fondamentale apporte des réponses aux questions d’avenir. Cela correspond à une marche sur une arête vive pour maintenir l’équilibre.
Le CU n’est pas à l’abri des pressions sociétales immédiates. Il doit y répondre, évaluer la pertinence des questions posées, s’adapter aux courants, mais rester solidement ancré pour soutenir les missions fondamentales de toute université : l’enseignement et la recherche.
Amelia Amiguet, laborantine FBM, membre du bureau
De tout temps la recherche a aidé les sociétés à surmonter les crises. En médecine, les grandes avancées(des antibiotiques aux nouvelles immunothérapies contre le cancer) ont été possibles grâce à la recherche fondamentale préalable. Les chercheurs de la Faculté de biologie et de médecine s’attellent à comprendre le vivant. Plus nos connaissances sur son fonctionnement sont grandes, plus on développera des solutions face à des défis comme les pandémies ou le changement climatique. Travaillant à côté de ces chercheurs, il est évident pour moi que la place de la science en général et celle de la recherche menée à l’UNIL sont cruciales pour comprendre l’environnement, les interactions et le fonctionnement de la société et du vivant. Sans ces connaissances, il est difficile d’anticiper les conséquences des choix et de développer des solutions innovantes.
Les membres du CU jouissent du droit d’interpellation, de postulat et de motion et peuvent traiter de tout sujet intéressant la communauté universitaire. À plusieurs reprises ces dernières années, et en particulier depuis l’émergence du Covid, le rôle de la science dans la société, la médiation scientifique et la place des membres de la communauté UNIL dans les médias, sur les réseaux sociaux en particulier, ont été largement traités au CU.
Marco Prost, doctorant en littérature médiévale, membre du bureau
Dans un contexte social de plus en plus clivé, la place accordée à l’expertise scientifique se doit d’être considérée, valorisée, même sanctuarisée. Si la parole des experts ne peut informer un débat, vers quelle source objective se tourner ? Car à l’ère de l’information pour tous, mais aussi par tout un chacun, les manipulations ne manquent pas, tandis que la parole experte se voit dénoncée comme paternaliste, selon un amalgame fâcheux entre liberté individuelle et rejet de toute autorité.
Il apparaît essentiel que l’institution académique assume ce qu’elle doit à la cité en partageant ses ressources en savoir. L’éventuel encadrement de ce dialogue, où la frontière entre prise de parole à titre individuel ou institutionnel est parfois ténue, ne peut être délégué à une seule instance, exécutive. Encourager à un usage judicieux, libre, de la parole d’autorité des membres de sa communauté est justement un rôle fondamental de l’organe représentatif et délibératif qu’est le Conseil de l’Université.