Cyril Mumenthaler

Prix de la Ville de Lausanne 2020

Dies Academicus 2020


Sur proposition de la Direction de l’Université de Lausanne,
la Ville de Lausanne
décerne

le Prix de la Ville de Lausanne à

Monsieur Cyril Mumenthaler

Pour sa contribution majeure en géographie humaine à la définition de l’agriculture urbaine et à la compréhension de ses effets tant sur la fabrique de la ville contemporaine que sur le modèle agricole dominant.

Interview de Cyril Mumenthaler

Portrait du lauréat

Fils d’agriculteur, Cyril Mumenthaler a grandi à Cossonay (VD). Son père y cultivait des céréales et élevait des troupeaux de bovins. Aujourd’hui, diplômé d’un Bachelor en géosciences et environnement de l’Université de Lausanne et d’un Master en géographie et sciences du territoire décerné par l’Université de Genève, il vient de terminer à l’UNIL une thèse de doctorat dédiée à l’agriculture urbaine : un mouvement florissant qui bouleverse depuis une quinzaine d’années l’opposition entre ville et monde agricole. « La définition de ce concept est encore floue, notamment dans le monde académique. Et peu de travaux sont consacrés à la Suisse qui, par la proximité de ses campagnes et de ses villes, constitue un cadre particulier », commente-t-il.

Sa thèse, réalisée sous la direction de Joëlle Salomon Cavin, Maître d’enseignement et de recherche à l’Institut de géographie et durabilité, lui a permis d’élaborer une typologie des différentes pratiques agri-urbaines, adaptée au contexte helvétique. L’universitaire y analyse l’influence de ce mouvement sur l’aménagement des villes et l’élaboration de politiques agricoles à partir de trois études de cas – ceux de Lausanne, Genève et Zurich, des cités pionnières en agriculture urbaine à l’échelle du pays.

Un domaine en expansion

Employé actuellement par l’un des plus importants bureaux d’urbanisme romands, Cyril Mumenthaler s’est spécialisé grâce à sa recherche dans un domaine aujourd’hui en expansion au sein de sa profession. « La plupart des nouveaux projets portés par des collectivités publiques comportent désormais une réflexion sur la production alimentaire, l’intégration de l’agriculture, la création de liens sociaux ou une sensibilisation à la consommation locale, qu’il s’agisse simplement de quelques mètres carrés de potagers ou d’un questionnement plus profond sur l’approvisionnement d’un quartier ». 

Son expertise sur le sujet l’a d’ailleurs mené à participer l’an dernier au groupe de réflexion mandaté par l’UNIL et l’EPFL pour le projet d’exploitation de la Ferme de Bassenges située sur le campus.

En tant que chercheur et urbaniste, Cyril Mumenthaler souhaite contribuer à une meilleure intégration de l’agriculture au sein du territoire urbain, ainsi qu’à une réflexion plus profonde sur l’approvisionnement des villes, qui, selon lui, n’est toujours pas suffisante. « Les initiatives agri-urbaines, bien qu’elles présentent une réelle plus-value sur le plan social et pour la promotion de produits locaux, n’ont que peu d’effets concrets sur la relation entre ces deux mondes et leur compréhension réciproque », conclut-il.