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Edition critique de l’ « Esquisse d’une théorie de la magie »

À partir des manuscrits de Marcel Mauss et de Henri Hubert conservés au Musée d’Archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye (France)

« L’esquisse d’une théorie de la magie », article co-écrit par Marcel Mauss et Henri Hubert est emblématique des nouvelles orientations de la sociologie et de l’anthropologie des religions des premières années du XXe siècle.

Article publié en 1904 dans l’Année sociologique, l’Esquisse a connu une réception internationale importante, innervant une grande partie des travaux modernes abordant la question de la magie, d’Evans-Pritchard à Lévi-Strauss en passant par Luc de Heusch, mais aussi les antiquisants Jean-Pierre Vernant et Marcel Detienne.

De nombreux documents d’archives, récemment mis au jour, permettent de reprendre l’histoire de ce texte, de sa construction mais aussi de sa réception.

Les différents états du manuscrit ont été conservés par Henri Hubert au musée de Saint-Germain-en-Laye dans lequel il œuvra jusqu’à sa mort en 1927. À cela s’ajoute aussi l’important fichier d’Hubert, conservé au Muséum National d’histoire naturelle, qui contient plus de 1’500 fiches qui ont trait à la question de la magie. Il existe encore un dernier « lieu » d’élaboration de ce texte : la bibliothèque de Mauss, pour partie disponible au musée du Quai Branly.

L’enjeu de ce travail est de donner à voir les différents états du manuscrit, d’étudier minutieusement les strates successives d’écritures, de s’intéresser aux dossiers et sous-dossiers constitués de la main même de Mauss et d’Hubert, mais aussi de redonner l’article dans son intégralité. En effet, l’esquisse a été publiée sans les notes de bas de page, notes rédigées par Henri Hubert.

L’outil hypermédia que nous avons choisi offre de nombreuses fonctionnalités pour le lecteur :

  • Afficher ou masquer les images des différentes archives disponibles ;
  • Mettre en évidence les parties rédigées par l’un, l’autre ou les deux auteurs ;
  • Redonner le texte dans sa pagination originale (celle de l’Année sociologique).

À cela, nous avons décidé d’ajouter un système d’annotations complexes qui se compose, à la fois :

  • de notes biographiques et contextuelles ;
  • de notes philologiques concernant la transcription (mots barrés ou enlevés ou ajoutés par les auteurs)
  • de transcriptions, parfois longues, de chapitres inédits ou des longues notes rédigées par Hubert.

Jean-François Bert et Nicolas Meylan