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L'énigme du Chevalier de la Sorge

1453

Le Chevalier Guillaume de la Sorge a une femme, Isabeau et quatre enfants. Il est très riche. Son plus jeune fils, Arthur, tombe gravement malade. Les médecins de la région ne parvenant pas à le guérir, Guillaume de la Sorge fait appel à Sybille, une guérisseuse réputée pour sa connaissance des herbes et des onguents. Elle guérit le petit garçon. Le Chevalier, tombé amoureux de cette femme hors du commun et lui fait des avances qu'elle refuse car elle aime Jacques, son mari bûcheron, rebouteux lui aussi. La canicule accable le pays de Vaud. La sécheresse menace les cultures. Et soudain, en août, le temps change dramatiquement: de violents orages éclatent, la grêle et les inondations dévastent la région lausannoise. Des milliers de gens souffrent de la disette. Guillaume de la Sorge voit dans cette catastrophe naturelle l'occasion de se venger: puisque Sybille l'ignore, il l'accuse d'avoir pactisé avec le diable et provoqué la tempête. Il paie des notables pour diffamer la "sorcière" et fait appel à l'Inquisiteur pour instruire son procès.

Sybille est jugée par un tribunal que préside le frère Pierre d'Aulnay, de l'ordre des Prêcheurs "inquisiteur de la dépravation hérétique" pour les cités de Lausanne et de Genève. Ne pouvant résister à la torture, elle admet appartenir à une secte satanique. A la suite de ces aveux contraints, elle est tondue puis brûlée vive sur la place publique, le 15 octobre 1453

1454

Le jeune Arthur tombe à nouveau malade et meurt en février 1454. Guillaume de la Sorge est de plus en plus bizarre. Il est oppressé, entend des voix, se sent persécuté, prétend qu'on empoisonne sa nourriture. Il souffre de plus en plus, présentant les mêmes symptômes que son fils Arthur. À l'article de la mort et craignant pour le salut de son âme, Guillaume de la Sorge rédige une confession qu'il remet à son aumônier et fait don d'une très grosse somme d'argent à Jacques Boucheron (2 boeufs, 3 juments, 5 muids de vin et 23 livres). Il meurt en mai 1454 de la même maladie génétique que son fils. Pour préserver la réputation du Chevalier et l'image du clergé, l'aumônier cache la confession dans un coffre qu'il place dans la tombe du Chevalier. Ce coffre renferme aussi des effets personnels de Guillaume de la Sorge ainsi que les accessoires d'herboristerie qui avaient été présentés au tribunal d'inquisition comme "preuves" des pratiques diaboliques de Sybille (fioles, flacons...). On y trouve aussi le compte-rendu du procès de Sybille, un cheveu du Chevalier, pris entre les pages d'un livre.

2006

Quelques 600 ans plus tard... Daniel Delasorge, lointain descendant du chevalier de la Sorge, entend parler, par son cousin, de la tombe de leur ancêtre, ensevelie dans les terrains de l'Université de Lausanne. Espérant un éventuel trésor et grâce à l'aide d'un géologue, il cherche l'emplacement de la tombe et la découvre enfouie à quelques mètres du bâtiment Génopode. Une nuit d'été, un certain vendredi 9 juin 2006, Daniel Delasorge creuse un trou à l'endroit donné et ouvre le tombeau. Forçant le coffre à l'aide d'un pied de biche, il découvre la confession compromettante de son ancêtre ! Malheureusement, dérangé dans ses investigations par le veilleur de nuit, il doit prendre la fuite, abandonnant ses trouvailles.

La police est sur les lieux le samedi 10 juin. Elle suspecte rapidement plusieurs personnes qui ont été vues dans les parages : Daniel Delasorge, Yves Delasorge, cousin de Daniel et lointain descendant lui aussi du chevalier et Marie-Hélène Boucheron, descendante de Jacques Boucheron. La police relève les empreintes de pas et découvre que le responsable n'est autre que Daniel.