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1695

Charles Cotolendi, Le Livre sans nom

Paris, Brunet, 1695.

Le talent d'Arlequin

Dans une nouvelle écrite sous forme de lettre, le narrateur raconte l'histoire de Pluton rendant visite aux philosophes. Pour les divertir de leur mélancolie, il propose de faire venir Arlequin pour qu'il leur joue la comédie.

Les plus sérieux étaient obligés en le voyant de rompre la contrainte de leur gravité ; il n'avait qu'à paraître, sans parler, pour donner une joie extraordinaire aux spectateurs.

Il l'envoya chercher après nous avoir parlé de la sorte. On l'avait placé parmi des farceurs, des bouffons et autres gens méprisables par leur état, par leur conduite, et par leur mœurs, ce qui ne s'accordait guère avec son esprit ; car, quelque talent que cet Arlequin ait pour faire rire, il conserve toujours un certain caractère de probité et un certain air sérieux que l'on dit qu'il avait dans votre monde, lorsqu'il paraissait sans masque et hors du théâtre ; on ne peut s'imaginer la joie qu'il eut, lorsqu'on lui ordonna d'aller dans les lieux où demeurent les philosophes.

[Pluton ordonne à Arlequin de donner la comédie en n'épargnant rien pour dérider les philosophes. Tous les philosophes aident à l'organisation de la représentation selon leurs compétences. Épiménides s'endort pendant la pièce.]

ce qui irrita quelqu'un de la compagnie, c'est qu'étant éveillé, il voulut se mêler de critiquer la pièce avec tant de hardiesse que si aucune des paroles ne lui avait échappé.

Cotolendi, Le Livre sans nom, Paris, Brunet, 1695.


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