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Pour la Direction, l’année 2022 a été riche en réalisations et en émotions. Chacun·e des Vice-recteurs et Vice-rectrices l’évoque dans la perspective du plan d’intentions 2021-2026. La vidéo du Recteur complète ce panorama, ainsi que le mot de la présidente du Conseil de l’UNIL et la chronique 2022. La diversité, l’égalité et l’inclusion sont les fils conducteurs des recherches présentées par les sept facultés. Ce rapport annuel permet de survoler en textes, en images et en chiffres la vie de l’UNIL.

La table des matières

Vu des facultés

L’accent est mis sur les travaux qui pointent les discriminations ou simplement les différences, et esquissent des solutions pour les surmonter et mieux intégrer la diversité.

Chronique

Récit des événements universitaires qui ont marqué l’année 2022 après la rupture due à la pandémie. Un tour d’horizon festif, scientifique, culturel et public.

En chiffres

Les chiffres de l’année académique révèlent la diversité de la communauté universitaire.

La Direction

Chaque Vice-recteur et Vice-rectrice résume les réflexions et les travaux menés dans son dicastère en 2022. Un regard qui éclaire autant l’année écoulée que les projets d’avenir de la Direction rassemblée par le Recteur Frédéric Herman.

David Monti © UNIL
Giorgio Zanetti
Jérôme Rossier
Giorgio Zanetti
Benoît Frund
Liliane Michalik
Estelle Doudet
Anne-Christine Fornage
Jérôme Rossier
Estelle Doudet 
Estelle Doudet
Benoît Frund
Anne-Christine Fornage
Benoît Frund
Liliane Michalik
Giorgio Zanetti
Liliane Michalik
Jérôme Rossier
Anne-Christine Fornage

Le mot du Conseil de l’UNIL

Egalité et diversité : duo ou duel ?

Anne Bielman Sánchez, présidente du Conseil de l’UNIL (Fabrice Ducrest © UNIL)

LIBERTÉÉGALITÉFRATERNITÉ

Telles étaient les valeurs célèbres de la Révolution française de 1789. Et même si, en 1791, Olympe de Gouges (guillotinée en 1793) a affirmé que cette égalité de droits concernait aussi bien les femmes que les hommes, dans les faits – comme le montrent des études récentes – les droits et la protection juridique des femmes ont régressé dès le début du XIXe siècle par rapport à l’Ancien Régime.

De même, l’Athènes classique (berceau de la démocratie et donc de l’égalité entre les citoyens) était une des cités grecques les plus restrictives en matière de statut des femmes : pas de liberté de parole ni de liberté de comportement hors de la maison, pas d’indépendance économique, infériorité juridique de la naissance à la mort.

À l’inverse, dans le royaume de Macédoine, puis dans les royaumes des successeurs d’Alexandre le Grand, il n’y avait, certes, pas d’égalité entre les souverains et leurs sujets mais les femmes des clans royaux jouissaient de droits bien plus étendus que les Athéniennes (y compris les Athéniennes de la plus haute origine sociale). Le royaume d’Égypte sous les Ptolémées a même inventé le système du règne conjoint, c’est-à-dire le partage du pouvoir suprême entre un homme et une femme, qui disposaient d’un statut officiel et d’un prestige très similaires, voire égaux. L’Histoire montre ainsi que l’égalité entre hommes et femmes ne va pas nécessairement de pair avec les systèmes démocratiques.

ÉGALITÉDIVERSITÉINCLUSION

Dans ces valeurs prônées par l’UNIL (Plan d’action EDI 2022-2026), le terme « égalité » vise prioritairement l’égalité entre hommes et femmes, les deux groupes humains numériquement majoritaires à l’heure actuelle. Mais il est aussi question, à l’UNIL, d’égalités multiples. En effet, le Plan EDI prévoit une approche élargie de l’égalité, c’est-à-dire un rapprochement, voire une fusion, entre le concept d’égalité et le concept de diversité (de genre, d’origine culturelle, sociale ou ethnique, de condition physique, d’âge, d’orientation politique ou religieuse, etc.). Or, l’égalité hommes-femmes n’est pas encore entièrement réalisée dans le cadre de l’UNIL, malgré des années de politique volontariste et l’instauration de règles de bonnes pratiques. Établir des normes d’égalité entre deux composants sociaux ou entre une dizaine de composants sociaux ne représente pas le même niveau de complexité, et les exemples de la Révolution française, d’Athènes ou des royaumes hellénistiques montrent que la préférence envers une « catégorie d’égalité » a conduit à en exclure une autre : de fait, les sociétés anciennes ont toutes échoué à concilier de manière équitable plusieurs égalités.

La mise en œuvre des égalités dans la diversité pose des questions cruciales qu’affrontent actuellement la plupart des institutions académiques occidentales, avec plus ou moins de tensions.

Garantir à toute personne le maintien d’un droit égal à accéder et à suivre une formation universitaire dans des conditions optimales et équitables semble une exigence indiscutable. Mais quels seraient par exemple les effets d’une égalité numérique des diversités, appliquée lors de procédures de recrutement à des postes stables d’enseignement et de recherche ? Ou ses effets si elle était appliquée pour les postes d’assistanat ? Et quel avenir serait réservé aux instruments de soutien à la relève féminine ? Ne vaut-il finalement pas mieux penser les choses en termes d’équité et non d’égalité(s) ?

Il appartiendra au Conseil de l’UNIL d’y réfléchir à court, moyen et long terme et de partager ces réflexions avec la Direction, en gardant à l’esprit un élément central : le sentiment pour les membres de l’UNIL d’appartenir à une communauté cohérente et unie, respectueuse des différences mais visant des objectifs académiques et scientifiques communs, et l’excellence de la formation et de la recherche.

Anne Bielman Sánchez,
Présidente du Conseil de l’UNIL