[s. d.]

Antoine Godeau, Sonnet sur la comédie

Poésies chrétiennes d'Antoine Godeau , Paris, Le Petit, 1660

Apologie du théâtre ?

Ce sonnet s'inscrit dans le cadre de la querelle sur la moralité du théâtre :

Le théâtre jamais ne fut si glorieux
Le jugement se joint à la magnificence,
Une règle sévère en bannit la licence,
Et rien n'y blesse plus ni l'esprit, ni les yeux.

On y voit condamner les actes vicieux,
Malgré les vains efforts d'une injuste puissance,
On y voit à la fin couronner l'innocence,
Et luire en sa faveur la justice des Cieux.

Mais en cette leçon si pompeuse et si vaine,
Le profit est douteux, et la perte certaine,
Le remède y plaît moins que ne fait le poison;

Elle peut réformer un esprit idolâtre,
Mais pour changer leurs mœurs, et régler leur raison,
Les chrétiens ont l’Église, et non pas le théâtre.

Sonnet en ligne sur Gallica, p. 464.


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