C’est un Pierre Pfefferlé un peu nostalgique qui nous reçoit dans son bureau à la Villa des sports. Le chef des Sports universitaires Lausanne (SSU) partira à la retraite le 30 juin 2022. «Une fin de carrière professionnelle n’est pas une chose anodine même si je suis serein, dit-il. Je travaille à l’UNIL depuis 31 ans et je me sens ici chez moi.»
D’abord joueur de volleyball au LUC, puis maître de sport universitaire pendant 22 ans, Pierre Pfefferlé est ensuite resté neuf ans à la tête du service. En 2014, le SSU disposait d’un budget de 2,3 millions et comptait 7 EPT (taux d’activité en équivalent plein temps). Le budget 2023 est fixé à 6,3 millions et 30 EPT sont attribués au service, qui est devenu un vrai acteur des sports universitaires suisses et probablement aussi un peu du monde académique lausannois. Les relations avec le CIO, l’EPFL, le CHUV se sont nettement resserrées. Ce service est devenu une grosse machine : 400 personnes issues des milieux sportifs nationaux et internationaux gravitent autour du SSU, dont le Centre national de performance de Swiss Sailing Team, qui est installé depuis deux ans à Dorigny.
Pierre Pfefferlé affirme : «Je crois qu’avec mes collègues nous avons révolutionné les sports universitaires lausannois.» Il avoue toutefois que trois années supplémentaires auraient été utiles pour mener à terme tous ses projets. Ce qui va le plus lui manquer ? Les contacts interpersonnels. «C’est tellement enrichissant ! J’ai toujours eu des rapports privilégiés avec la Direction et les services, j’ai demandé et obtenu beaucoup de choses, j’espère toujours avec diplomatie et élégance.» Après la fin officielle de son contrat, Pierre Pfefferlé prendra un mois de vacances puis reviendra partiellement sur le campus pour accompagner les débuts de sa successeure, Madame Ophélia Dysli-Jeanneret, qui, depuis 2016, occupe le poste de cheffe du Service des sports et de l’activité physique de la ville d’Yverdon-les-Bains.
Le Service des sports universitaires Lausanne a été, en 2021, actif et innovant malgré la pandémie. «Nous nous sommes rapidement adaptés à chaque décision des autorités. Pour répondre au mieux à l’attente de la communauté universitaire, nous avons même conçu huit programmes sportifs différents. Dans ce contexte difficile, les collaborateurs du SSU ont intégré de manière remarquable la notion de service.»
Le label «Healthy Campus»
Dans un autre registre, l’UNIL a obtenu haut la main le label «Healthy Campus». Cette démarche initiée par la Fédération internationale du sport universitaire (FISU) vise à améliorer le bien-être, la santé et l’accès à l’activité physique des étudiantes et étudiants ainsi que du personnel. Un bel exploit, selon Pierre Pfefferlé. Par ailleurs, le Pavillon Smart Training, qui renforcera et favorisera l’aspect santé par le sport sur le campus, a été inauguré officiellement le 11 octobre. D’une surface totale d’environ 600 m2, il se destine à des activités de musculation connectée et individualisée, d’entraînement virtuel et de consultation en médecine du sport. Le pavillon doit encore accueillir courant 2022 un studio d’enregistrement professionnel, dit Medialab, ainsi que le «Health for Performance». Il s’agit d’un système d’entraînement virtuel alliant tests de performance et bilans de santé globale, fondé sur les technologies développées avec le CHUV et l’EPFL lors des Jeux olympiques de la jeunesse de 2020.
«Pendant cette période, nous avons également pu rénover tout le centre sportif, poursuit le directeur. Je remercie au passage Unibat (service des bâtiments, ndlr) pour la qualité de leur travail.» Un nouveau terrain synthétique a été construit dans le quartier Chamberonne, des vestiaires extérieurs ont notamment été rénovés. C’est un travail de tous les instants de gérer et de faire vivre le Centre sportif UNIL-EPFL, qui figure parmi les plus grands complexes de Suisse derrière Macolin et Tenero.
«Let’s move together 4 better !» Ce challenge commun entre les différentes universités suisses a également vu le jour en 2021. L’objectif de ce projet était de créer un défi sportif, de se motiver et de faire passer un message à l’ensemble de la communauté universitaire durant ces tristes mois de pandémie. La rectrice Nouria Hernandez a joué le jeu en se baladant à vélo. «C’était cool de la voir répondre à cette initiative. J’ai eu la chance d’avoir d’excellents rapports avec elle, comme aujourd’hui avec Frédéric Herman. Ce sont des personnes qui ont un regard sur le sport intéressé et constructif. Les dernières directions ont toutes, progressivement, adopté ce type de point de vue. Peut-être y sommes-nous pour quelque chose», dit-il avec le sourire. Avec Dominique Arlettaz, le directeur du SSU et son équipe ont par exemple commencé à tisser des liens solides entre l’UNIL et le LUC Volleyball.
Dans un registre plus sentimental, Pierre Pfefferlé tient à rendre hommage à Jean-Marc Gilliéron, parti à la retraite en juillet. «Mon directeur adjoint et un ami de 30 ans, ça marque un homme», conclut-il, ému… – FZo