Étudier les phénomènes de discrimination envers les minorités en Europe

Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique & Faculté des sciences sociales politiques

VU DES FACULTÉS

La professeure Flavia Fossati (à gauche) enseigne à la FDCA ; elle a été engagée par l’IDHEAP et collabore avec le Centre LIVES sur les inégalités et les parcours de vie. Sa collègue Stephanie Steinmetz enseigne les statistiques à la Faculté des SSP. Membre de l’Institut des sciences sociales, elle travaille avec le Centre de compétences suisse en sciences sociales FORS.

Fabrice Ducrest © UNIL

VU DES FACULTÉS

La professeure Flavia Fossati (à gauche) enseigne à la FDCA ; elle a été engagée par l’IDHEAP et collabore avec le Centre LIVES sur les inégalités et les parcours de vie. Sa collègue Stephanie Steinmetz enseigne les statistiques à la Faculté des SSP. Membre de l’Institut des sciences sociales, elle travaille avec le Centre de compétences suisse en sciences sociales FORS.

Les recherches de Flavia Fossati visent à éclairer les « interventions publiques pour améliorer l’intégration des minorités dans différents domaines de vie ». Voisines, celles de Stephanie Steinmetz veulent comprendre « les inégalités du système éducatif et du marché du travail dans une perspective intersectionnelle, en fonction du genre, du statut migratoire, de la religion, de la classe sociale et de l’orientation sexuelle ».

Des minorités discriminées en Europe ?

Toutes deux sont engagées dans un important projet européen touchant pas moins de neuf pays (Espagne, Pays-Bas, Belgique, Tchéquie, Hongrie, Royaume-Uni, Irlande, Allemagne et Suisse) pour une durée de trois ans. Intitulée « Equalstrength : d’une porte fermée à l’autre », cette recherche à grande échelle vise à étudier de manière comparative les formes cumulatives et structurelles de la discrimination et les préjugés à l’égard des minorités ethniques, raciales et religieuses. Par minorités ethniques, on entend la nationalité et l’origine géographique de la personne ; la notion de minorités raciales concerne plutôt l’apparence physique, qui peut se distinguer de celle de la population majoritaire. Au sujet de la religion, il s’agira de comparer la situation, par exemple, des musulman·e·s avec celle des chrétien·ne·s, d’autres religions ou encore des athées.

La partie suisse du projet

Les deux chercheuses de l’UNIL sont chargées de la partie suisse du projet. Elles collecteront et analyseront des données pour tenter de comprendre comment fonctionnent les mécanismes qui engendrent la discrimination structurelle et cumulative rencontrée par les minorités ethniques, raciales et religieuses notamment sur le marché du travail, le marché locatif et concernant la garde d’enfants en bas âge.

En outre, elles évalueront le niveau et la nature des préjugés et de la xénophobie au sein de la population majoritaire dans ces domaines de vie. Enfin, les chercheuses s’intéresseront à la manière dont les minorités elles-mêmes vivent le racisme, la discrimination, les inégalités et les crimes haineux.

Flavia Fossati précise que les préjugés relèvent de la perception négative des personnes majoritaires vis-à-vis des minorités, alors que les discriminations découlent des actions individuelles, collectives ou institutionnelles entraînées par ces préjugées négatifs. Autrement dit, il y a « ce qu’on pense et ce qu’on fait », deux dimensions liées mais pas d’une manière qui doit nécessairement être déterministe. Pour Stephanie Steinmetz, l’étude de l’intersection de différentes catégories telles que le genre, la religion ou le statut social permettra de mieux distinguer le rôle joué par chacun de ces éléments dans les mécanismes qui engendrent la discrimination, sur les trois plans précités et dans une perspective comparée.

La coordination de ce projet Horizon Europe, auquel participent les chercheuses de l’UNIL pour la Suisse, se trouve à la University College Dublin. – NR