Rapport annuel 2021 https://wp.unil.ch/rapport-annuel-2021 UNIL | Université de Lausanne Thu, 16 Jun 2022 08:03:54 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.1.1 L’UNIL durant la pandémie https://wp.unil.ch/rapport-annuel-2021/la-coronacell-a-loeuvre/ Wed, 25 May 2022 14:31:33 +0000 http://wp.unil.ch/rapport-annuel-2021/?p=3595

Mise sur pied en 2020 par la Direction pour l’assister dans le pilotage de la pandémie, la Coronacell a poursuivi ses activités en 2021, avant de les suspendre en mars 2022, après que le Conseil fédéral a levé les mesures de lutte contre le Covid.

Durant deux ans, cette cellule de conduite a réuni deux après-midi par semaine (et parfois plus !) une dizaine de membres. Parmi eux, des chefs de service, tels Pascal Baehler pour UniSEP, Adriano Barenco pour le Centre informatique, Étienne Fivat pour les RH, Philippe Gagnebin pour Unicom, Yann Jeannin pour Unibat ou Emmanuel Sylvestre pour le soutien à l’enseignement, ainsi que les vice-recteurs Giorgio Zanetti et Benoît Frund, et le secrétaire général Marc de Perrot. S’y ajoutent les adjointes et adjoints (Delphine Douçot, Léna Wenger, Julien Meillard, Daniel Ruz et Matthieu Gobet), mobilisés pour assurer un très important travail d’enregistrement et publication des décisions de la Coronacell, puis le traitement des innombrables requêtes relatives à l’application des règles imposées par la pandémie. Et encore la hotline ouverte en permanence au service Unisep pour résoudre les questions quotidiennes.

Marc de Perrot résume : «Notre motivation essentielle, en plus d’adapter constamment le fonctionnement général de l’UNIL, a été d’assurer des conditions qui soient les plus proches possibles de la normale pour garantir leur semestre aux étudiantes et étudiants. Dans cette logique, les enseignantes et enseignants ainsi que les collaboratrices et collaborateurs administratifs des facultés et des services centraux ont été extrêmement sollicités.»

En 2021, ce dispositif rodé tout au long de l’année 2020 a été confronté à des défis nouveaux. «D’abord une baisse de moral s’est fait sentir au semestre de printemps, quand le télétravail et l’enseignement à distance étaient encore la règle. Après une année de pandémie, beaucoup d’étudiantes et d’étudiants n’en pouvaient plus, malgré les prestations de soutien financier, psychologique, pédagogique ou technique développées par le Service des affaires sociales et de la mobilité étudiante, le Service d’orientation et carrières ou encore le Centre informatique.» À quoi s’est ajouté un espace d’écoute personnel et confidentiel proposé aux collaboratrices et collaborateurs par l’intermédiaire du Service des ressources humaines. Puis, à la rentrée de septembre, s’est substitué le défi (bienvenu !) du retour de l’enseignement en présentiel… sous conditions.

L’irruption du certificat Covid

Alors que l’UNIL s’acheminait vers un semestre d’automne en présence sans autre restriction que le port du masque obligatoire, le Conseil d’État vaudois a mis en œuvre les décisions prises par le Conseil fédéral 15 jours avant le début des enseignements, en permettant l’accès aux salles de cours uniquement sur présentation du certificat Covid. «En deux semaines, nous avons dû réorganiser la rentrée, mettre en place des dispositifs, édicter de nouvelles règles qui devaient pouvoir tenir sur l’ensemble du semestre. Certaines personnes ont été choquées par des mesures contraignantes, comme la présence d’agents à l’entrée des salles de cours ou de grillages pour contrôler l’accès aux cafétérias. Mais je pense que la majorité était heureuse d’avoir une solution l’autorisant à revenir sur le campus.»

Félix Imhof © UNIL

Nous avons toujours défendu une volonté de gestion responsable, fondée non pas sur la sanction, mais sur la coopération de chacune et chacun.

Marc de Perrot
Secrétaire général de l’Université de Lausanne

Bien qu’elle ait recommandé la vaccination, l’UNIL avait à cœur de laisser le choix de celle-ci aux membres de sa communauté. Ce qui a amené la Coronacell, avec l’appui des autorités cantonales, à introduire des mesures de facilitation destinées aux étudiantes et étudiants qui ne disposaient pas du certificat Covid. Notamment la prolongation, jusqu’à la fin du semestre, de la possibilité d’obtenir une attestation pour accéder aux salles de cours sur la base de tests groupés gratuits. « Nous avons toujours défendu une volonté de gestion responsable, fondée non pas sur la sanction, mais sur la coopération de chacune et chacun », souligne le secrétaire général.

En deux ans de pandémie, aucun cluster n’a émergé à l’UNIL. Toutes les situations problématiques liées à l’accès aux lieux d’enseignement et aux cafétérias ont pu être désamorcées par la discussion. Au cas où une nouvelle vague devait malheureusement arriver, la Coronacell pourrait être réactivée «en moins de 24 heures». – LC

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Centre de soutien à l’enseignement https://wp.unil.ch/rapport-annuel-2021/centre-de-soutien-a-lenseignement/ Wed, 25 May 2022 14:23:00 +0000 http://wp.unil.ch/rapport-annuel-2021/?p=3587

Depuis le début de la crise du Covid 19, la communauté universitaire a vécu cinq semestres d’enseignement entièrement à distance ou en comodalité (soit à la fois à distance et en présence, en temps réel ou différé).

Durant toute cette période, la continuité des cours a pu être assurée grâce à un effort de l’ensemble de la communauté universitaire. «La situation n’était pas optimale car nous étions dans l’urgence. Désormais, une réflexion est à mener sur la façon dont les outils mis en place peuvent enrichir et favoriser l’apprentissage en présentiel, qui fait la force de notre université», note Emmanuel Sylvestre, responsable du Centre de soutien à l’enseignement (CSE). Ce service de la Direction était à l’œuvre, en 2020, dans la mise en place à toute vitesse d’un système de diffusion en direct et en différé des cours, en collaboration avec le Centre informatique et Unicom. Cette année-là, une quarantaine de salles ont été dotées d’une telle infrastructure. Le développement de cet équipement a été poursuivi en 2021.

Afin d’aider les enseignantes et enseignants mais aussi les étudiantes et étudiants à s’approprier ces nouveaux outils, le CSE a, durant les deux dernières années, mis sur pied des supports techniques, proposé des formations et des conseils (près de 200 webinaires ou labs online et une soixantaine de tutoriels vidéo rien qu’en 2020), ouvert un service de permanence pédagogique. Il a également coordonné avec Unicom le contenu des newsletters Enseigner et Étudier, pour informer les publics cibles des dernières actualités en lien avec ces thématiques. Sans oublier, en 2021, son soutien à l’organisation des examens en collaboration avec le Centre informatique (effectués en partie à distance) via une équipe de développeurs et de conceptrices pédagogiques. Emmanuel Sylvestre ajoute : «Par le biais du «chantier enseignement», groupe de travail de la Coronacell, nous avons pu travailler durant ces deux ans en consultation avec les décanats, ce qui nous a permis d’adapter les outils et le soutien proposés aux besoins des diverses facultés.»

Félix Imhof © UNIL

Il s’agit maintenant d’examiner la plus-value des outils numériques déployés, leur pertinence du point de vue pédagogique et les opportunités qu’ils offrent pour l’enseignement en présentiel.

Emmanuel Sylvestre
Chef du Centre de soutien à l’enseignement

Nouvelle modalité d’examens à tester

«Avec la levée des mesures sanitaires et le retour en présentiel, il s’agit maintenant d’examiner la plus-value des outils numériques déployés, leur pertinence du point de vue pédagogique et les opportunités qu’ils offrent pour l’enseignement en présentiel», développe Emmanuel Sylvestre. Cet été, une expérience pilote, lancée en 2021, sera renouvelée pour tester une nouvelle modalité d’examens, dans laquelle les épreuves se déroulent en présence mais s’effectuent sur ordinateur, plus adapté que le papier à certains exercices en lien, par exemple, avec la modélisation, le codage ou l’utilisation de vidéos. Mais, selon le directeur du Centre de soutien à l’enseignement, «une réflexion approfondie sur l’apport de ces nouveaux dispositifs pour l’apprentissage s’avère nécessaire avec l’ensemble de la communauté». – LC

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Culture et médiation scientifique https://wp.unil.ch/rapport-annuel-2021/culture-et-mediation-scientifique/ Tue, 17 May 2022 15:03:00 +0000 http://wp.unil.ch/rapport-annuel-2021/?p=2452

«La pandémie nous a demandé beaucoup d’adaptations», résume Marie Neumann, directrice du Service culture et médiation scientifique (SCMS) à l’UNIL. Spectacles annulés, reprogrammés et à nouveau repoussés au fil des différentes vagues de restrictions sanitaires ont contraint l’équipe de La Grange à travailler dans l’incertitude, envisageant plusieurs scénarios en parallèle. Certaines représentations sont tombées à l’eau au dernier moment, un comédien ayant attrapé le Covid. Le festival Fécule, qui se déroule généralement sur une quinzaine en mai, a été reporté et s’est déroulé en quatre temps, tout au long de la saison. 

Seule certitude durant la pandémie : le travail de création doit continuer, même derrière des portes closes. «Nous avons accueilli les artistes et mis le plateau et l’équipe à leur disposition pour qu’ils puissent mener leurs projets à bien.» Ceci pour donner aux spectacles une chance d’exister après la pandémie, dans d’autres salles ou festivals. Des représentations ont été organisées pour les professionnels (programmateurs·trices et journalistes), dans la limite des jauges autorisées. «Cette période a été frustrante et nous a amenés à imaginer de nouvelles façons de partager les créations avec le public. Renonçant aux spectacles proposés en streaming, nous avons préféré inventer des objets alternatifs (textes, interviews ou formats courts) et les proposer sur les réseaux sociaux. L’idée était de raconter les projets qui auraient dû être partagés avec les spectacteurs·trices et la manière dont les équipes artistiques vivaient cette situation exceptionnelle», complète-t-elle. Outre le fait de préserver un lien avec le public, des captations filmées ont aussi été réalisées pour aider les compagnies à présenter leur travail après la pandémie.

Fabrice Ducrest © UNIL

Cette situation nous a incités à expérimenter de nouveaux formats, à analyser ce qui fonctionnait ou non et à nous interroger sur notre manière de travailler.

Marie Neumann
Cheffe du Service culture et médiation scientifique

Le digital a pris le relais à certaines occasions : le cycle de rencontres «Imaginaire des futurs possibles» avec Vinciane Despret, dont c’était la deuxième édition, a ainsi eu lieu en ligne. «Il a été suivi par des citoyennes et citoyens de toute l’Europe, le public était plus large que si ces rencontres s’étaient déroulées uniquement sur place à Lausanne», relève Marie Neumann. Les supports de communication ont eux aussi basculé uniquement dans le monde virtuel pendant un temps, puisqu’il était interdit de distribuer des programmes imprimés.

«Cette situation nous a incités à expérimenter de nouveaux formats, à analyser ce qui fonctionnait ou non et à nous interroger sur notre manière de travailler. Désormais, nous nous demandons systématiquement comment partager chaque projet artistique avec le plus grand nombre et dans quelle mesure le digital pourrait nous y aider», résume-t-elle.

D’autres changements se sont ajoutés aux contraintes causées par la pandémie. Dominique Hauser, aux commandes de la programmation de La Grange depuis 30 ans, a ainsi passé le témoin à Bénédicte Brunet. Puis, entre avril et décembre 2021, La Grange a fermé ses portes pour cause de travaux. Une solution est heureusement venue du Vortex, qui a accueilli pour une demi-saison une grande partie des spectacles reportés. Et certains spectacles qui, pour des raisons techniques, ne pouvaient se dérouler sur le campus ont été accueillis à l’Arsenic, grâce à une collaboration.

«Les équipes se sont adaptées avec brio aux exigences de cette étrange période. Elles ont fait preuve d’agilité, d’inventivité, de créativité, repensé les modèles, en somme utilisé toutes ces qualités auxquelles les acteurs et actrices du milieu culturel ont l’habitude de recourir, mais de façon encore plus intense», se félicite la directrice du SCMS.

Alors si, aujourd’hui, les spectateurs·trices ont retrouvé le chemin des salles, si l’on ose à nouveau imprimer des affiches et des programmes, La Grange continue de développer sa communication digitale. «Nous sommes très heureux que les échanges entre le public et les artistes reprennent, car cette expérience collective et sensible constitue l’essence et la raison d’être des arts vivants», conclut-elle. – SU

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Le développement des «sciences studies» https://wp.unil.ch/rapport-annuel-2021/le-developpement-des-sciences-studies/ Tue, 17 May 2022 14:24:26 +0000 http://wp.unil.ch/rapport-annuel-2021/?p=3116

Depuis plus de 20 ans, il réfléchit avec ses collègues engagés aux relations entre la science et la société : comment rendre la première plus compréhensible et plus accessible, comment nourrir le dialogue entre les sciences et la culture, comment faire circuler les savoirs dans la société et hors de leurs bulles disciplinaires, comment articuler science, préoccupations démocratiques et connaissances cultivées par des «citoyens experts», comment promouvoir l’innovation sociale par la recherche collaborative et participative ?

Intensifier le dialogue avec la cité

Le sociologue Francesco Panese évoque les jalons qui ont conduit l’UNIL depuis les années 1990 à intensifier ses relations avec la cité à travers des initiatives et des entités nouvelles comme le laboratoire science et société L’éprouvette, La Grange, théâtre fécondé par le dialogue arts et sciences, l’unité de recherche-action le ColLaboratoire, le Musée de la main UNIL-CHUV, le partenariat entre l’Université et divers acteurs culturels (par exemple, le Numerik Games Festival), la collaboration avec la Ville de Lausanne à travers le projet Interact, les Mystères de l’UNIL, le Hub entrepreneuriat et innovation qui soutient la communauté étudiante et plus largement UNIL dans ses projets à impact sociétal et environnemental, ou encore la future Maison des savoirs vivants, un projet porté par la Direction actuelle… «Les rapports science et société participent à une tradition bien ancrée à l’UNIL, dont le dynamisme sur cette question est assez exceptionnel et pionnier en Suisse, sous la houlette notamment du Service culture et médiation scientifique», résume le sociologue.

Félix Imhof © UNIL

Les rapports science et société participent à une tradition bien ancrée à l’UNIL, dont le dynamisme sur cette question est assez exceptionnel et pionnier en Suisse.

Francesco Panese
Professeur ordinaire, Institut des sciences sociales & Institut des humanités en médecine

Développement concomitant des sciences studies

Dans le sillage du philosophe Bruno Latour et d’autres spécialistes notamment états-uniens, hollandais et français, les chercheurs documentent et analysent dès les années 1980 les pratiques scientifiques et la construction des savoirs à travers les études sociales des sciences et des techniques (institutionnalisées par la création du STS Lab à la Faculté des SSP), rappelle Francesco Panese, qui, pour sa part, a étendu ce domaine de recherche et d’enseignement à la médecine. En somme, il fallait faire de la production scientifique elle-même et des rapports entre science et société «un domaine de recherche à part entière des sciences sociales et humaines».

Pour le sociologue, cette dynamique science et société a sans doute compté dans le développement, dès le début des années 2000 et jusqu’à aujourd’hui, de l’enseignement biologie et société initié avec Jacques Dubochet, des enseignements santé publique & sciences humaines et sociales en médecine, et dans la création du Collège des humanités avec les nombreux échanges de cours entre l’UNIL et l’EPFL, autant d’enseignements et de programmes qui contribuent toujours à former des étudiantes et étudiants aux relations entre la recherche scientifique et les enjeux moraux, politiques, économiques et sociaux contemporains.

Un pas de plus s’esquisse aujourd’hui, d’abord en SSP avec un projet de plateforme reliant les besoins en recherches et enquêtes des acteurs publics et ceux des étudiantes et étudiants, qui pourront y puiser pour réaliser leur travail de Master : «Un bon moyen de les mettre en contact très tôt avec des terrains de recherche proches et concrets, avec à la clé une potentielle intégration professionnelle», souligne Francesco Panese.

Patients ou simples citoyens : tous concernés

Pour résumer, il évoque trois types de relations entre science et société :

  • la vulgarisation traditionnelle, qui a cependant le défaut de creuser encore le fossé entre supposés «savants» et «ignorants»,
  • l’expérimentation, qui permet au contraire aux citoyennes et citoyens de se frotter à la pratique scientifique et à ses enjeux,
  • et enfin la participation, une forme de production des connaissances scientifiques qui associe étroitement les scientifiques et les citoyens non scientifiques professionnels.

«Dans mon domaine, par exemple, la recherche participative a émergé dans le contexte du sida avec des patients-experts soucieux de provoquer une prise de conscience et d’accumuler du savoir à partir de leur expérience de cette maladie», explique-t-il. Désormais, «les patientes et patients deviennent partenaires à part entière des soins, de la recherche et du développement, un partenariat exigeant avec les chercheurs et chercheuses, qui conduit aujourd’hui au développement en Suisse romande d’un Laboratoire des patients (IUFRS-UNIL, CHUV et HUG) pour fournir formations et conseils aux scientifiques et aux patients qui souhaitent s’impliquer dans un projet de recherche en partenariat.»

En Suisse particulièrement, la «démocratie scientifique» est essentielle face à des enjeux sur lesquels tous les citoyens sont appelés à se prononcer. «La culture scientifique est un impératif de démocratie directe», conclut le sociologue. On vient de le constater une nouvelle fois avec la crise Covid, qui a placé les scientifiques au cœur d’un dialogue permanent et parfois difficile avec les politiques face à la nécessité d’informer la société civile dans un contexte saturé par la désinformation. – NR

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Dies academicus virtuel https://wp.unil.ch/rapport-annuel-2021/dies-academicus-virtuel/ Tue, 17 May 2022 14:21:25 +0000 http://wp.unil.ch/rapport-annuel-2021/?p=3114

Cette cérémonie a été marquée par l’incertitude, à l’image de l’année écoulée sous la pression de la pandémie. La Rectrice Nouria Hernandez, dont c’était l’ultime Dies academicus avant de remettre au professeur Frédéric Herman les clés de la maison UNIL, a tenu à rappeler le moment le plus heureux de son mandat, à savoir la remise du Prix Nobel au professeur Jacques Dubochet en octobre 2017. Elle a aussi estimé que l’UNIL avait «énormément appris de la crise Covid» et pouvait se réjouir de sa capacité de résilience et d’innovation au cœur de la tempête. Un bémol indépendant de la volonté des hautes écoles et des universités : la situation incertaine de la recherche suisse en Europe. Et une conviction personnelle : la nécessité de trouver, en collaborant avec d’autres, des «solutions durables pour une humanité qui vit au-dessus de ses moyens».

D’autres moments forts ont été évoqués, comme l’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ), l’inauguration du bâtiment emblématique Vortex, la création des centres interdisciplinaires, le Centre de soutien à la recherche pour répondre aux exigences toujours plus élevées envers les scientifiques, le Graduate Campus pour l’encadrement de la relève, l’organisation de l’enseignement et des examens en ligne, l’extension du télétravail, les collaborations interinstitutionnelles comme l’Agora, qui rassemble plusieurs acteurs lémaniques autour des nouvelles thérapies contre le cancer…

Cette cérémonie virtuelle marquait de manière forte et visuelle le passage d’une Direction à l’autre ; elle a vu sa remise de prix chamboulée par la pandémie, puisque la plupart des récipiendaires se sont exprimés brièvement par vidéo, comme Caleb Abraham (Prix de la Ville de Lausanne pour sa reconstitution de la bibliothèque de l’académie dans le contexte des grands débats intellectuels et religieux du XVIe siècle), Moctar Dembélé (Docteur en sciences de l’environnement, spécialiste du bassin de la Volta, au Burkina Faso, récompensé par le Prix de la Société académique vaudoise avec la mention Lauréat de l’Université) ou encore la professeure à l’Université de Californie, Berkeley, Madame Bin Yu (Docteure honoris causa de la Faculté des HEC pour ses recherches en statistique et en data science, et notamment sa contribution majeure au développement du domaine du machine learning).

La Rectrice a souligné que tous les DHC 2021 étaient remis à des femmes et deux d’entre elles ont pu faire le voyage : la professeure à l’Université de Princeton, New Jersey, Madame Gerta Keller, qui a évoqué son enfance dans une vallée saint-galloise où cette fille de famille nombreuse a été détournée des études auxquelles elle aspirait, avant de partir faire un tour du monde puis de s’établir en 1968 à San Francisco, un lieu alors plus propice aux carrières intellectuelles féminines. Gerta Keller a reçu le grade de docteure en sciences de la Terre honoris causa et s’est réjouie de cette reconnaissance helvétique via l’UNIL. Elle est connue pour ses travaux sur l’extinction de masse du Crétacé-Tertiaire, son éclairage sur la disparition des dinosaures et son analyse de l’ampleur et du rythme de l’extinction et des changements climatiques associés.

Également présente, la linguiste Jacqueline Authier-Revuz, professeure émérite à la Sorbonne Nouvelle, a reçu le grade de Docteure ès lettres honoris causa pour avoir renouvelé l’étude du langage et de la manière dont les sujets se constituent dans la langue et les discours. Elle a trouvé à l’UNIL une institution conjuguant excellence et simplicité, où «l’hypersérieux» ne signifie pas «se prendre au sérieux».

À signaler encore la présence du professeur honoraire de l’UNIL et administrateur du Collège de France, le bibliste Thomas Römer, qui recevait le Prix de l’Université et qui a dit vouloir lui-même remercier l’UNIL, où il a pu effectuer sa brillante carrière en profitant d’une «ouverture», d’une «liberté d’esprit» et d’une «incertitude joyeuse qui encouragent la recherche». Enfin, c’était la dernière année de remise du Prix de l’État de Berne, dont le fonds aura récompensé 19 lauréats depuis son lancement et qui est allé cette fois à La Gustav, académie pour les musiques actuelles et son travail auprès des jeunes musiciens et musiciennes en provenance de toutes les cultures nationales. – NR

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