La correspondance entretenue par Jean Monnet et Robert Schuman entre les années 1947 et 1953 provient d’un recueil publié par la Fondation Jean Monnet pour l’Europe, détentrice de ces archives. Elle se compose d’un total de 68 lettres, avec en plus 23 annexes. Ces lettres sont écrites presque en totalité par Monnet.

Il faut également garder en tête que la correspondance est une forme de communication qui possède des caractéristiques qui limitent sa portée interprétative.

En premier lieu, nous ne pouvons jamais garantir que la correspondance est complète: certaines lettres n’ont peut-être pas été archivées, d’autres peuvent être simplement inaccessibles ou détériorées. Dans tous les cas, il est toujours possible que des lettres manquantes apportent des informations qui pourraient nuancer nos interprétations.

En outre, une correspondance ne prend pas en considération les rencontres réelles (physiques) que les auteurs ont pu avoir; une interruption de la correspondance peut signifier que les auteurs ont commencé à travailler en étroite collaboration; ou alors indiquer que la nature de leur relation a changé.

Nous avons ainsi constaté que la période du printemps 1950 n’est pas couverte par le recueil. Cela est problématique car c’est à ce moment-là que l’on situe la genèse du plan Schuman. Ce silence s’explique vraisemblablement par une période de travail direct entre les deux hommes, ne nécessitant pas de contact épistolaire. Nous avons donc complété notre corpus par une série de lettres et documents écrits par les principaux acteurs de la construction européenne pendant les années 1949 à 1950. Ces documents proviennent du Centre Virtuel de la Connaissance sur l’Europe, centre d’archives digital conservant une multitude de documents en relation avec la construction européenne. Dans nos différentes analyses, ces documents rajoutés seront signalés.

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