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Historique et sources

Page 5Hubert JPEG Loic Hamon © Musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye La magie est depuis longtemps objet de spéculations. Mais celles des anciens philosophes, des alchimistes et des théologiens étant purement pratiques, appartiennent à l’histoire de la magie et ne doivent pas prendre place dans l’histoire des travaux scientifiques auxquels notre sujet a donné lieu. La liste de ceux-ci commence avec les écrits des frères Grimm [1], qui inaugurèrent la longue série des recherches, à la suite desquelles notre travail se range.

Dès maintenant, il existe, sur la plupart des grandes classes [2] de faits magiques, de bonnes monographies. Soit que les faits aient été collectionnés d’un point de vue historique, soit qu’ils l’aient été d’un point de vue logique, des répertoires immenses sont constitués. D’autre part, un certain nombre de notions sont acquises, telles la notion de survivance [3] ou celle de sympathie [4].

Nos devanciers directs sont les savants de l’école anthropologique [5], grâce auxquels s’est constituée une théorie déjà suffisamment cohérente de la magie. M. Tylor touche à deux reprises dans sa Civilisation primitive [6]. Il rattache d’abord la démonologie magique à l’animisme primitif ; dans son deuxième volume, il parle, l’un des premiers, de magie sympathique c’est-à-dire de rites magiques procédant, suivant les lois dites de sympathie, du même au même, du proche au proche, de l’image, à la chose, de la partie au tout ; mais c’est surtout pour faire voir que, dans nos sociétés, elle fait partie du système des survivances. En réalité, M. Tylor ne donne d’explication de la magie que dans la mesure où l’animisme en constituerait une. De même Wilken [7] et M. Sydney Hartland [8] ont étudié la magie, l’un à propos de l’animisme et du chamanisme, l’autre à propos du gage de vie, assimilant aux relations sympathiques celles qui existent entre l’homme et la chose ou l’être auquel sa vie est attachée.

Page 6Avec MM. Frazer et Lehmann [9], nous arrivons à de véritables théories [10]. La théorie de M. Frazer, telle qu’elle est exposée dans la deuxième édition de son Rameau d’or [11], est, pour nous, l’expression la plus claire de toute une tradition à laquelle ont contribué, outre M. Tylor, sir Alfred Lyall [12], M. Jevons [13], M. Lang [14] et aussi M. Oldenberg [15]. Mais comme, sous la divergence des opinions particulières, tous ces auteurs s’accordent à faire de la magie une espèce de science avant la science, et comme c’est là le fond de la théorie de M. Frazer, c’est de celle-ci que nous nous contenterons de parler d’abord [16]. Pour M. Frazer, sont magiques les pratiques destinées à produire des effets spéciaux par l’application des deux lois dites de sympathie, loi de similarité et loi de contiguïté, qu’il formule de la façon suivante : « Le semblable produit le semblable ; les choses qui ont été en contact, mais qui ont cessé de l’être, continuent à agir les unes sur les autres, comme si le contact persistait. » On peut ajouter comme corollaire : « La partie est au tout comme l’image est à la chose représentée. » Ainsi, la définition élaborée par l’École anthropologique tend à absorber la magie dans la magie sympathique. Les formules de M. Frazer sont très catégoriques à cet égard ; elles ne permettent ni hésitations ni exceptions : la sympathie est la caractéristique suffisante et nécessaire de la magie ; tous les rites magiques sont sympathiques et tous les rites sympathiques sont magiques. On admet bien qu’en fait les magiciens pratiquent des rites qui sont semblables aux prières et aux sacrifices religieux, quand ils n’en sont pas la copie ou la parodie [17] ; on admet aussi que les prêtres paraissent avoir dans nombre de sociétés une prédisposition remarquable à l’exercice de la magie. Mais ces faits, nous dit-on, témoignent d’empiètements récents et dont il n’y a pas lieu de tenir compte dans la définition ; celle-ci ne doit considérer que la magie pure [18].

De cette première proposition, il est possible d’en déduire d’autres. Tout d’abord, le rite magique agit directement, sans l’intermédiaire d’un agent spirituel ; de plus, son efficacité est nécessaire. De ces deux propriétés, la première n’est pas universelle, puisqu’on admet que la magie, dans sa dégénérescence, contaminée par la religion, a emprunté à celle-ci des figures de dieux et de démons ; mais la vérité de la seconde n’a pas été affectée par-là, car, dans le cas où l’on suppose un intermédiaire, le rite magique agit sur lui comme sur les phéPage 7nomènes ; il force, contraint, tandis que la religion concilie. Cette dernière propriété, par laquelle la magie semble se distinguer essentiellement de la religion dans tous les cas où l’on serait tenté de les confondre, reste, en fait, d’après M. Frazer, la caractéristique la plus durable et la plus générale de la magie.
Mauss
Cette théorie se complique d’une hypothèse, dont la portée est plus vaste. La magie ainsi entendue devient la forme première de la pensée humaine. Elle aurait autrefois existé à l’état pur et l’homme n’aurait même su penser, à l’origine, qu’en termes magiques. La prédominance des rites magiques dans les cultes primitifs et dans le folklore est, pense-t-on, une preuve grave à l’appui de cette hypothèse. De plus, on affirme que cet état de magie est encore réalisé dans quelques tribus de l’Australie centrale dont les rites totémiques auraient un caractère exclusivement magique. La magie constitue ainsi, à la fois, toute la vie mystique et toute la vie scientifique du primitif. Elle est le premier étage [19] de l’évolution mentale que nous puissions supposer ou constater. La religion est sortie des échecs et des erreurs de la magie. L’homme, qui d’abord avait, sans hésitation, objectivé ses idées et ses façons de les associer, qui s’imaginait créer les choses comme il se suggérait ses pensées, qui s’était cru maître des forces naturelles comme il était maître de ses gestes, a fini par s’apercevoir que le monde lui résistait ; immédiatement, il l’a doué des forces mystérieuses qu’il s’était arrogées pour lui-même ; après avoir été dieu, il a peuplé le monde de dieux. Ces dieux il ne les contraint plus, mais il se les attache par l’adoration, c’est-à-dire par le sacrifice et la prière. Certes, M. Frazer n’avance cette hypothèse qu’avec de prudentes réserves, mais il y tient fermement. Il la complète, d’ailleurs, en expliquant comment, parti de la religion, l’esprit humain s’achemine vers la science ; devenu capable de constater les erreurs de la religion, il revient à la simple application du principe de causalité ; mais dorénavant, il s’agit de causalité expérimentale et non plus de causalité magique. Nous reprendrons en détail les divers points de cette théorie [20].

HubertLe travail de M. Lehmann est une étude de psychologie à laquelle une courte histoire de la magie sert de préface. Il procède par l’observation de faits contemporains. La magie, qu’il définit, « la mise en pratique des superstitions », c’est-à-dire « des croyances qui ne sont ni religieuses ni scientifiques », subsiste dans nos sociétés sous les formes observables Page 8du spiritisme et de l’occultisme.
MaussS’attachant donc à analyser les principales expériences des spirites par les procédés de la psychologie expérimentale, il est arrivé à y voir et, par suite, à voir dans la magie, des illusions, des prépossessions, des erreurs de perceptions causées par des phénomènes d’attente.

HubertTous ces travaux ont un caractère ou un défaut commun. On n’a pas cherché à y faire une énumération complète des différentes sortes de faits magiques et, par suite, il est douteux qu’on ait encore réussi à constituer une notion scientifique qui en embrasse l’ensemble. La seule tentative qui ait été faite, par MM. Frazer et Jevons, pour circonscrire la magie est entachée de partialité. Ils ont choisi des faits soi-disant typiques ; ils ont cru à l’existence d’une magie pure et l’ont tout entière réduite aux faits de sympathie ; mais ils n’ont pas démontré la légitimité de leur choix. Ils laissent de côté une masse considérable de pratiques, que tous ceux qui les ont pratiquées, ou vu pratiquer, ont toujours qualifiées de magiques, ainsi les incantations et les rites où interviennent des démons proprement dits. Si l’on ne tient pas compte des vieilles définitions et si l’on constitue définitivement une classe aussi étroitement limitée d’idées et de pratiques, en dehors desquelles on ne veuille reconnaître que des apparences de magie, encore demandons-nous qu’on explique les illusions qui ont induit tant de gens à prendre pour magiques des faits qui, par eux-mêmes, ne l’étaient pas. C’est ce que nous attendons en vain. Nous dira-t-on que les faits de sympathie forment une classe naturelle et indépendante de faits qu’il importe de distinguer ? Il se peut ; encore faudrait-il qu’ils aient donné lieu à des expressions, à des images, à des attitudes sociales suffisamment distinctes pour qu’on puisse dire qu’ils sont bien séparés du reste de la magie ; nous croyons, d’ailleurs, qu’il n’en est pas ainsi. En tout cas, il serait nécessaire qu’il fût alors entendu qu’on nous donne seulement une théorie des actions sympathiques et non pas de la magie en général. En somme, personne ne nous a donné jusqu’à présent la notion claire, complète et satisfaisante de la magie, dont nous ne saurions nous passer. Nous sommes donc réduits à la constituer nous-mêmes.

Pour y parvenir, nous ne pouvons pas nous borner à l’étude d’une ou de deux magies, il nous faut en considérer à la fois le plus grand nombre possible. Nous n’espérons pas Page 9en effet déduire de l’analyse d’une seule magie, fût-elle bien choisie, une espèce de loi de tous les phénomènes magiques, puisque l’incertitude où nous sommes sur les limites de la magie nous fait craindre de ne pas y trouver représentée la totalité des phénomènes magiques. D’autre part, nous devons nous proposer d’étudier des systèmes aussi hétérogènes que possible. Ce sera le moyen d’établir que, si variables que soient, suivant les civilisations, ses rapports avec les autres classes de phénomènes sociaux, la magie n’en contient pas moins partout les mêmes éléments essentiels et que, en somme, elle est partout identique. Mais surtout, nous devons étudier parallèlement des magies de sociétés très primitives et des magies de sociétés très différenciées.

C’est dans les premières que nous trouverons, sous leur forme parfaite, les faits élémentaires, les faits souches, dont les autres dérivent ; les secondes, avec leur organisation plus complète, leurs institutions plus distinctes, nous fourniront des faits plus intelligibles pour nous, qui nous permettront de comprendre les premiers.

Nous nous sommes préoccupés de ne faire entrer en ligne de compte que des documents très sûrs et qui nous retracent des systèmes complets de magie. C’est ce qui réduit singulièrement le champ de nos observations, pour peu que nous voulions ne nous attacher qu’à ceux qui appellent un minimum de critique. MaussNous nous sommes donc, restreints à n’observer et à ne comparer entre elles qu’un nombre limité de magies [21]. Ce sont les magies de quelques tribus australiennes [22] ; celles d’un certain nombre de sociétés mélanésiennes [23] ; celles Page 10de deux des nations de souche iroquoise, Cherokees et Hurons, et, parmi les magies algonquines, celle des Ojibways [24] . Nous avons également pris en considération la magie de l’ancien Mexique [25] . Nous avons encore fait entrer en ligne de compte la magie moderne des Malais des détroits [26] , et deux des formes qu’a revêtues la magie dans l’Inde : forme populaire contemporaine étudiée dans les provinces du Nord-Ouest ; forme quasi savante, que lui avaient donnée certains brahmanes de l’époque littéraire, dite védique [27]. Nous nous sommes assez Page 11peu servi des documents de langue sémitique, sans cependant les négliger [28]. L’étude des magies grecques et latines [29] nous a été particulièrement utile pour l’étude des représentations magiques, et du fonctionnement réel d’une magie bien différenciée.

Non attribuéNous nous sommes enfin Nous nous sommes enfin servis des faits bien attestés que nous fournissaient l’histoire de la magie au moyen âge [30] et le folklore français, germanique, celtique et finnois.Non attribuéPage 12

Dans ce dossier, plusieurs notes fragmentaires d’Hubert sont présentes. En voici la transcription.

JPEG Loic Hamon © Musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye « A vrai dire, on a considéré que très secondairement les faits magiques comme formant une classe complète de faits. On était mal disposé par conséquent à définir les limites de la classe. Quand à les considérer comme les manifestations d’un ordre d’activité sociale on ne l’a fait que par contre coup... »

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« Admettons que la magie existe, il a lieu pour la décrire surtout au point de vue sociologique.

1. de l’étudier en dedans de décrire les actes exécutés comme magiques

2. d’étudier la représentation, l’image mythique de la magie. Place qu’elle tient dans la pensée des sociétés où elle s’exerce.

En fait les deux [ill] communiquent évidemment, réactions de 2 sur 1.

En fait aussi : la démonstration suivra la magie réelle et la magie représentée sont deux figures semblables [ill].

En troisième lieu. Les attentes. Catégories de la pensée sociale. Nature sociale de la catégorie de magie

Enfin distinctions et qualifications ».

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« Peut-être y a-t-il lieu de rassembler à la fin du chapitre au moment de la définition tous ce qu’il y a à dire sur le mythe magique »

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« En face de la notion d’une magie réelle se construit l’image d’une magie de roman. Tous les éléments de mythe qui n’ont pas pu s’agréger à la première notion concourent à former celle-ci. Or cette magie tient une place considérable dans la littérature poétique et romanesque qu’elle soit populaire ou savante de l’Europe au Moyen Age et même aujourd’hui, pas autant que les contes survivent.

Elle remplit les collections de contes et les épopées et les romans dont le merveilleux en est magique. L’intérêt porté presque exclusivement sur des luttes de pouvoir magiques qui nouent et dissocient les actions. L’intérêt porté sur la lutte des pouvoirs inégaux. Le monde est [ill] de résidences magiques où tombent les héros par heur ou malheur. Le schème de leurs aventures merveilleuses n’est d’ailleurs pas compliqué.

Il s’agit le plus souvent de se transporter au bout du monde, au-delà de la [ill] par des moyens surnaturels. Un puissant magicien y détient une princesse ensorcelée, souvent sa fille, qui elle-même est une magicienne. Le héros l’enlève et l’épouse après une série d’épreuves dont il triomphe par magie. M. Usener a montré récemment que ces contes représentaient des mythes et plus exactement des mythes du Dieu de la lumière comprenant le thème essentiel du déluge, celui du transport sur l’arche.

Ce sont des variantes sans nombre des mythes de Persée, et d’Andromède, de Médée et des Argonautes. Ces contes tragiques tiennent précisément la place que les mythes de Médée, de Circé tiennent par rapport à la magie en Grèce, à cette différence près que la magicienne grecque est de race divine et qu’elle est distinguée des autres états divins non pas par son pouvoir et par le merveilleux [ill] mais par l’exercice de pratiques spéciales tandis que les soeurs et les confrères des contes merveilleux du Moyen Age ne sont pas des êtres divins, mais qu’en revanche le monde [ill] soit exclusivement magique et peuplé de magiciens, monde spécial juxtaposé seulement par accidents au monde chrétien ou il y a un dieu et des démons.

L’image fournie par ces mythes n’est pas essentiellement différente de celle qui est censée répondre à une réalité.

Le moyen d’action et les phénomènes supposées sont les mêmes. Ils se produisent seulement avec une intensité plus grande et une amplitude illimitée, la puissance magique n’étant plus arrêtée que par les puissances magiques rivales. C’est l’image de la magie libre parvenue à sa puissance ultime. Toute espèce de qualification n’en est pas absente. Il y a une différence appréciable entre le héros sympathique qui use de magie accidentellement pour chercher les épreuves qui lui sont imposées mais qui tient son savoir d’une révélation spéciale, qui parait fortuite et le personnage antipathique qui pratique continuellement la magie et toujours à mauvaise fin.

[1Jacob et Wilhelm Grimm sont deux écrivains et érudits allemands. Le premier est né en 1785, le second en 1786. L’œuvre scientifique majeure de Jacob Grimm est sa Deutsche Grammatik (Grammaire allemande, 1819-1837), qui est considérée comme le fondement de la philologie allemande. Au nombre des publications de Wilhelm Grimm se trouvent plusieurs livres ayant pour thème la littérature et les traditions populaires allemandes, parmi lesquels les Altdänische Heldenlieder (Anciens chants héroïques danois, 1811), Die deutschen Heldensage (les Légendes héroïques de l’ancienne Germanie, 1829), Rolandslied (la Chanson de Roland, 1838) et Altdeutsche Gespräche (Ancien dialecte allemand, 1851).

[2Le mot qu’utilise Hubert dans son manuscrit est « séries ».

[3Concept clé de la théorie évolutionniste, la notion de survivance renvoie à des coutumes ou à des idées typiques d’une période donnée et qui, par la force de l’habitude, ont survécu dans un stade plus avancé de civilisation devenant des preuves ou des témoignages des stades antérieurs. Lewis Henry Morgan (1818-1881), Edward B. Tylor (1832-1917), et James Georges Frazer (1854-1941) ont tous les trois popularisé cette approche.

[4 JPEG Loic Hamon © Musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye C’est à Sir James G. Frazer (1854–1941), plus particulièrement, que les deux auteurs font référence. En concevant la magie comme une mauvaise association d’idées ; il décide de la caractériser comme « sympathique » au sens où elle postule des rapports qui n’existent pas réellement entre les choses. Frazer, dans une perspective intellectualiste décrit les lois qui régissent la magie : loi de contiguïté et loi de similarité, toutes deux réunies sous le terme de sympathie, notion utilisée par ailleurs dans les sources primaires. On peut montrer cette fiche dans laquelle Hubert note : « ne pas oublier dans la critique de la sympathie les effets contraires »

[5En marge de ce paragraphe, Mauss a ajouté sur son manuscrit le nom de « Bastian ». Anthropologue, médecin et voyageur allemand Adolf Bastian (1826-1905) laissa une grande impression sur Marcel Mauss au point que son premier texte publié dans la Revue de l’Histoire des religions, en 1896, porte sur un livre de Bastian : Zur Mythologie und Psychologie der Nigritier in Guinea.

[6 JPEG © Muséum national d’histoire naturelle (Paris) – Direction des bibliothèques et de la documentation E. B. Tylor, La Civilisation primitive, (Primitive Culture, 1871), trad. par Brunet P., Paris, Reinwald, 1876-1878. Dans diverses fiches, Hubert signale l’importance de la conception de Tylor de la magie. Une fiche cite particulièrement ce passage extrait de l’ouvrage de tylor : « L’homme étant arrivé à associer mentalement les choses que son expérience lui montrait associées en fait, se met à renverser cette association et à conclure que l’association en pensée devait entrainé une relation semblable en réalité ». Dans une autre, Hubert relève la manière dont Tylor explique la place de la magie dans les sociétés primitives.

[7George Alexander Wilken (1847 – 1891) est professeur à l’université de Leide. Il est auteur de Das Mutterrecht Bei Den Alten Arabern, dans lequel il examine l’institution du mariage primitif et les origines de la famille.

[8 JPEG © Muséum national d’histoire naturelle (Paris) – Direction des bibliothèques et de la documentation Edwin Sidney Hartland (1848–1927), folkloriste et anthropologue anglais. Dans The Science of Fairy Tales (1891) et The Legend of Perseus (1894-1896), il étudie les contes de fées (et plus généralement le folklore) comme des survivances dont l’analyse permet de reconstituer un état de culture antérieur. On peut renvoyer aussi vers cette fiche d’Hubert concernant le livre de Hartland.

[9 JPEG © Muséum national d’histoire naturelle (Paris) – Direction des bibliothèques et de la documentation Alfred Lehmann (1858-1921), psychologue danois, il est l’auteur d’Aberglaube und Zauberei (1898), objet d’un compte rendu de Mauss dans le deuxième numéro de L’année sociologique, où il propose une explication psychologique intellectualiste de la magie qui n’en fait qu’une erreur ou le produit de suggestion. Hubert a fait cette fiche concernant Lehmann.

[10 JPEG Loic Hamon © Musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye Sur un feuillet manuscrit de Mauss on peut lire : « C’est donc elle qui formera le centre de notre exposé. La théorie de Mr Lang consiste en effet fait de la magie une espèce de science opposée à la religion, expérimentale pour ainsi dire puisqu’il croit à l’existence de forces supra sensible donnant ainsi un curieux exemple de sincérité et de crédulité chez un des meilleurs auteurs de la science comparée des religions. Mr Jevons lui a soutenu une double théorie, d’une part la magie serait dans certains cas un dérivé de la religion, la façon de survivre de certains cultes [désintégrés], et de l’autre elle serait normalement une science, une simple application du principe de causalité, elle serait même la forme primitive de la science. Mais c’est chez Mr. Frazer que, tant pour la quantité des faits réunis que pour l’importance des idées que les théories anthropologiques ont reçu leur expression la plus développée. (...) »

[11Le Rameau d’or (The Golden Bough, A Study in Magic and Religion) est une vaste étude comparative de la mythologie et de la religion publiée par Frazer. Parut d’abord en deux volumes en 1890, la seconde édition de 1900 a été quand à elle été publiée en 3 volumes. C’est dans cette édition que Frazer ajoute une réflexion sur la question du lien entre magie et religion, réaffirmant du même coup l’existence de deux lois pour qualifier l’activité magique : la loi d’analogie, dite homéopathique ou « tout semblable appelle le semblable » ; et la loi de contagion, qui veut que les choses qui ont été en contact continuent d’agir à distance.

[12Sir Arthur Comyn Lyall (1835-1911), poète, sinologue, bureaucrate indien. Il rédigea plusieurs études sur les religions de l’Inde et de la Chine réunies dans Études sur les mœurs religieuses et sociales de l’Extrême-Orient (1907-08). Il y aborda notamment la question des relations entre pouvoir politique et religion, une thématique qui l’intéressait directement dans son rôle d’administrateur colonial.

[13 JPEG Loic Hamon © Musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye Frank Byron Jevons (1858-1936), classiciste anglais. Il s’oppose vigoureusement aux théories de Frazer sur la magie. Contrairement à ce dernier, en effet, il n’organise pas magie et religion en une séquence, mais les fait cohabiter. Évolutionniste, il souhaite montrer que le christianisme représente l’aboutissement des différentes religions. On peut renvoyer le lecteur vers cette fiche d’Hubert dans laquelle il est question de Jevons

[14Andrew Lang (1844-1912), anthropologue et folkloriste écossais. Lang se distingue en démolissant les théories sur l’origine de la religion du linguiste Max Müller. Puis, dans Magic and Religion (1901), il s’attaque à l’idée de Frazer selon laquelle la religion émerge suite à la découverte de l’échec de la magie. Partisan de l’évolutionnisme de Tylor, il s’éloigne toutefois de lui en postulant la présence de grands dieux parmi les populations les plus « primitives ».

[15Hermann Oldenberg (1854-1920), indianiste allemand, professeur à Kiel (1898) et à Göttingen (1908).

[16 JPEG Loic Hamon © Musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye Une fiche manuscrite d’Hubert complète ce passage. « Nos devanciers de l’École anthropologique se sont préoccupés de constituer scientifiquement l’espèce magie et par là même de définir les termes créés pour la désigner. Mais ils ne nous disent pas d’avance s’ils construisent leurs définitions en vertu sur une classification originale des faits ou sur les classifications coutumière. Cette définition nouvelle à laquelle ont collaboré M. Tylor, Sir C.A Lyall, et M. Jevons, et aussi Mr Oldenberg dont se réclament également les partisans de la nouvelle tradition, a trouvé une expression la plus catégorique dans la deuxième édition du Golden Bough de M. Frazer. Sont magiques les pratiques destinées à produire des effets spéciaux par l’application de deux lois dites de sympathie lois de sympathie, loi de similarité et loi de contigüité, qui peuvent se formuler ainsi 1. le semblable produit le semblable. 2. les choses qui ont été en contact mais qui ont cessé de l’être continuent à agir les unes sur les autres comme si le contact persistait. On peut ajouter comme corolaire : la partie est au tout comme l’image à la chose représentée. L’ensemble de ces rites dont la formule est supposée donnée par ces trois principes axiomes, et n’en pas admettre d’autres, reçoit habituellement le nom de magie sympathique. La définition élaborée par l’école anthropologique tend à aborder la magie dans cette magie sympathique. Les formules de Mr Frazer sont très catégoriques. Elle ne laisse aucune sorte d’hésitations ni d’exceptions. La sympathie est la caractéristique suffisante et nécessaire de la magie. Tous les rites magiques sont sympathiques et tous les rites sympathiques sont magiques. On admet bien qu’en fait les magiciens pratiquent des rites qui sont les équivalents sont semblables aux prières et aux sacrifices religieux, quand ils n’en sont pas la copie ou la parodie, on admet aussi que les prêtres paraissent avoir dans nombre de sociétés une prédisposition remarquable à l’exercice de la magie. Mais ce sont la, nous dit-on, des témoignages d’empiètements récents en somme et dont il n’y a pas lieu de tenir compte dans la définition. Celle-ci ne doit [considérer ?] en effet que la magie pure ; or cette magie pure n’est pas une simple abstraction ; elle a existé et elle existe encore mais la seulement où, comme en Australie, la religion selon Mr Frazer, n’est pas encore née. Ainsi la magie constitue toute la vie mystique des primitifs. Voilà une caractéristique nouvelle. Nous pouvons On nous la fait considérer maintenant comme un des stades de l’évolution mentale. Voilà donc une propriété nouvelle de la magie. Nous pouvons en déduire d’autres des premières propositions avancées. Le rite magique agit directement sans l’intermédiaire d’un agent spirituel ; son efficacité est nécessaire. De ces deux propriétés la première n’est pas en fait universelle puisqu’on admet que la magie dans sa dégénérescence contaminée par la religion a emprunté à celle ci les figures de dieux et de démons ; mais la seconde n’a pas été affectée par là, car dans le cas ou l’on suppose un intermédiaire le rite magique agit sur lui comme sur les phénomènes ; il oblige force, contraint, tandis que la religion concilie. Cette dernière proposition par laquelle la magie semble se distinguer essentiellement de la religion dans tous les cas où l’on serait tenté de les confondre reste en fait la caractéristique la plus durable et la plus générale de la magie. N’y a t il pas lieu de se demander dès maintenant si l’enchainement des propositions de Mr Frazer est bien concret et si ce dernier s’explique en effet et s’explique uniquement par le fait que la magie ne serait autre chose que l’application mécanique des lois de sympathie ? Mais nous devons réserver cette question. Ce qu’il nous faut savoir c’est sur quoi porte la définition. Or les flottements, les atténuations déjà signalée témoignent que Mr Frazer tient (suite manquante) »

[17Hubert indique ici dans une note : « J. G. Frazer, ibid, The Golden Bough, p. 66. »

[18 JPEG © Muséum national d’histoire naturelle (Paris) – Direction des bibliothèques et de la documentation Hubert a rédigé de très nombreuses notes concernant sa lecture du Golden Bough de Frazer. En voici une qui était destinée à être utilisé si l’on en croit la dernière phrase

[19Dans son manuscrit Hubert emploie le mot « stade ».

[20Mauss poursuit dans son manuscrit : « Pour M. Frazer, les progrès de l’humanité vers la science ne serait qu’une espèce de corrections. Après constatation des errements de la religion, l’esprit humain, ce tout intellectuel, reviendrait à la simple application du lois principe de causalité, mais expérimentale cette fois et non plus magique. Nous reprendrons en détail les divers points de cette théorie considérable qui peut servir à bon droit de représentant pour toutes les autres. »

[21 JPEG Loic Hamon © Musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye Le manuscrit de Mauss se poursuit ainsi : « Nous avons choisi un certain nombre de sociétés où nous étudierons les rites magique. Les raisons qui ont décidé notre choix sont les suivantes. En premier lieu il nous fallait utiliser des documents d’une relative certitude, et ne nous adresser qu’à des sources qui nécessitent un minimum de critique. De coup le champ de nos observations devenait étrangement restreint. [ill] combinée avec la préoccupation d’étudier des systèmes magiques complets et en même temps suffisamment hétérogènes, limitait singulièrement le champ de la recherche des faits. »
Sur la magie de quelques sociétés australiennes et mélanésiennes, nous avons des renseignements suffisamment détaillés, et surtout qui forment un corps. Encore bien fragmentaire pourtant puisqu’il leur manque par exemple le formulaire incantatoire, ils ont un intérêt capital pourtant : puisque l’Australie nous présente des faits extrêmement significatifs de magie précocement définie ; et que les notions magiques mélanésiens ont été le sujet de profondes observations d’un excellent observateur, observations d’autant plus précieuses qu’elles portaient sur des populations, très avancées, où le système religieux restait pourtant encore de nature magique et religieux à la fois, mais où les gens avaient pris merveilleusement conscience des notions générales et vagues qui les faisaient agir.
Dans l’ordre des faits ethnographiques plus évoluées notre choix était également limité. Nous n’avons pas de rituel magique polynésien. Nous n’avions, sur les populations à langue dite malayo polynésiennes, répondant à nos exigences, que le livre de Skeat. Mais il porte sur des populations à religion [ill], et son emploi inconditionné présente certains dangers que nous n’avons pu parer qu’en indiquant les faits correspondants du monde Malayo Polynésiens. Sur la magie Africaine, nous ne pouvons compter comme assez exhaustif même ce que nous disent et [ill], et Callaway et [ill], et Miss Kingsley et [ill]. L’étude des systèmes magiques nègres ou [ill] sera une des plus féconde possible. Elle reste encore à faire. En ce [qui concerne] les peuples du N. asiatique, le shamanisme ne nous a pas paru un sujet nécessaire d’étude. C’est un fait mal différencier sur lequel nous attendons encore le travail définitif des ethnographes. En ce qui concerne les esquimaux nous avons des documents importants, et nous aurions pu observer un système intéressant de faits magiques ; mais les faits qu’ils nous auraient [donnés] sont trop homologues aux autres pour être obligatoirement étudiés, et les renseignements, sont encore trop sommaires même s’ils sont apparemment complets. (…)
Mais nous possédons encore, fourni par l’histoire des religions et la philologie toute une série extrêmement capitale de faits. En première ligne nous devons compter le système de la magie hindoue dont nous possédons le doctrinal complet, formulaire et rituel des actes ; même par points mythologie magique (notes sur les sources).
En seconde ligne, venait pour nous la magie grecque, et la magie romaine, dont nous pouvons mieux que pour toute autre saisir et le fonctionnement sinon le rituel proprement dit, achevé, complet.
La magie assyro babylonienne, la magie sémitique nous ont fourni d’utiles points de comparaison.
Et nous avons pu étudier dans l’histoire du Moyen Age européen, dans quelques textes de [Folk-Lore] Européen et Finnois la façon dont nos proches ou nos contemporains ont cru à la magie et l’ont pratiquée.
C’est dans ce cercle à la fois étroit et large que nous enfermons le domaine de nos comparaisons. Nous pensons donner ici, sauf en ce qui concerne les rapports de la magie avec la religion, une analyse suffisamment complète de tous ces rituels, et en démontrer le mécanisme complet.
Nos intentions auront donc une valeur absolue pour ce qui les concerne, et une valeur relative d’induction par rapport aux autres rituels (tel que les rituels [ill], égyptiens, Hindous que nous n’avons pas considéré mais qui selon nous ne pourront manquer, sinon [ill] juste, de confirmer nos hypothèses. »

[22Note publiée dans l’article : Aruntas : SPENCER et GILLEN, The Native Tribes of Central Australia, Londres, 1898. - Pitta-Pitta et tribus voisines du Queensland central : W. ROTH, Ethnological Studies among the North-Western Central Queensland Aborigines, Brisbane, 1897. - Kurnai ; Murring et tribus voisines du Sud-Est : FISON et HOWITT, Kamilaroi and Kurnai, 1885 ; On some Australian beliefs, in Journal of the Anthropological Institute, 1883, tome XIII, p. 185 sq. ; ID., Australian Medicine-Men, J.A.I., XVI, p. 32 sq. ; Notes on Australien Songs and Song-Makers, J.A.I., XVII, p. 30 sq. - Ces documents précieux sont souvent incomplets, surtout en ce qui concerne les incantations.

[23Note publiée dans l’article : Îles Banks, îles Solomon, Nouvelles-Hébrides : M. CODRINGTON, The Melanesians, their Anthropology and Folklore, 1890 ; autour de cette étude capitale, nous avons groupé un certain nombre d’indications ethnographiques, entre autres celles de M. GRAY sur Tanna (Proceedings of the Australian Association for the Advancement of Science, janvier 1892) ; cf. Sidney IL RAY, Some Notes on the Tannese, in Internationales Archiv für Ethnoqraphie, 1894, tome VII, p. 227 sq. Ces travaux, intéressants surtout pour ce qu’ils nous apprennent de l’idée de mana, sont incomplets en ce qui concerne le détail des rites, les incantations, le régime général de la magie et du magicien.

[24Note publiée dans l’article  : Chez les Cherokees, nous nous trouvons en présence de véritables textes, de manuscrits rituels proprement dits, écrits par des magiciens, en caractères sequoyah ; M. MOONEY a recueilli près de 550 formules et rituels ; il a réussi souvent à en obtenir les meilleurs commentaires : The Sacred Formules of the Cherokees, VIlth Annual Report of the Bureau of American Ethnology, 1887 ; The Myths of the Cherokees, XVIIIth Ann. Rep. Bur. Amer. Ethn. - Pour les Hurons, nous ne nous sommes servis que des excellentes indications de M. Hewitt sur l’orenda, dont on trouvera un compte rendu plus loin. - Les pictogrammes ojibway (Algonquins), retraçant les initiations dans les diverses sociétés magiques, nous ont été aussi d’une grande utilité. Ils sont à la fois, dans les travaux de M. HOFFMANN (VIIth Ann. Rep. Bur. Amer. Ethn., The Mide’wiwin of the Ojibwa, 1887), la valeur de textes écrits et de monuments figurés.

[25Note publiée dans l’article  : Sur la magie mexicaine voir le ms. illustré, en nahuatl et espagnol, rédigé pour Sahagun, publié, traduit, commenté, par M. SELER (Zauberei und Zauberer im Alten Mexico, in Veröff. a. d. Kgl. Mös. f. Völkerk., VII, 2. 2 /4), dont les renseignements sont excellents mais sommaires.

[26Note publiée dans l’article  : Le livre de W. W. SKEAT, Malay Magic, Lond., 1899, contient un excellent répertoire de faits, bien analysés, bien complets, observés par l’auteur, ou recueillis dans une notable série d’opuscules magiques manuscrits.

[27Note publiée dans l’article  : Les Hindous nous ont fourni un corpus incomparable de documents magiques : hymnes et formules magiques de l’Atharva Veda (Ed. Roth et Whitney, 1856 ; éd. avec comm. de Sâyana, Bombay, 1895-1900, 4 vol. 4º ; tract. de M. Weber, liv. I-VI, dans Indische Studien, vol. XI-XVIII ; trad. de M. HENRY, liv. VII-XIV, Paris, Maisonneuve, 1887-1896 ; tract., avec commentaire, d’un choix d’hymnes, BLOOMFIELD, Hymns of the Atharvuveda, in Sacred Books of the East, vol. XLII) ; textes rituels du Kauçikasûtra (Ed. Bloomfield, Journ. of the Amer. Oriental Soc., 1890, vol. XIV : trad. partielle, avec notes et, pour ainsi dire, définitive de M. CALAND, All-Indisches Zauberritual, Amsterdam, 1900 ; Weber, Omina und Portenta, in Abhdl. d. Kgl. Ak. d. Wiss.. Berlin, 1858, p. 344-413). Mais nous n’oublierons pas que ces textes mal datés ne nous représentent que l’une des traditions, pour ainsi dire littéraire, de l’une des écoles brahmaniques, attachées à l’Atharva Veda, et non pas toute la magie brahmanique, ni, à plus forte raison, toute la magie de l’Inde antique. - Pour l’Inde moderne. nous nous sommes surtout servis du recueil de CROOKE, The Popular Religion and Folklore of Northern India, 2 vol., Lond., Constable, 1897. Il contient un certain nombre de lacunes, surtout pour les nuances des rites et les textes de formules.

[28Note publiée dans l’article : Nous ne connaissons de la magie assyrienne que des rituels d’exorcisme : Fossey, La Magie assyrienne, 1903. Sur la magie juive, nous n’avons que des données fragmentaires : Witton Davies, Magic, Divination and Demonology among the Hebrews, 1898 ; L. Blau, Das altiudische Zauberwesen, 1898. - Nous avons laissé de côté la magie des Arabes.

[29Note publiée dans l’article  : Sur la valeur des sources grecques et latines, l’un de nous s’est déjà expliqué (H. HUBERT, Magie, in Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines de DAREMBERG et SAGLIO, VI, fasc. 31, p. 9 et suiv.) Nous nous sommes de préférence servis des papyrus magiques, qui nous présentent, sinon des rituels entiers, du moins des indications complètes sur un certain nombre de rites. Nous avons recouru volontiers aux textes des alchimistes (BERTHELOT, Collection des alchimistes grecs). Nous ne nous sommes servis qu’avec prudence des textes de romans et de contes magiques.

[30Note publiée dans l’article : Notre étude de la magie du moyen âge a été grandement facilitée par les deux excellents ouvrages de M. Hansen, dont nous avons rendu compte (Année Sociologique, V, p. 228 et suiv.).