Constellations
Du point de vue de la représentation et de la nomenclature des constellations, le globe céleste de Gérard Mercator est le plus complet du XVIe siècle. Mercator utilise entre autre des figures transmises par la tradition littéraire inspirée de sources grecques. Il s’affiche ainsi parfois moins en astronome qu’en homme de la Renaissance en exerçant son sens critique dans la sélection de ses sources.
Chaque constellation est répertoriée sous son nom latin et grec, avec en complément la translittération de son nom arabe ou ce qui passait pour telle au XVIe siècle. Mercator doit avoir consulté plusieurs sources pour sa nomenclature et il semble avoir procédé de manière encyclopédique. Son érudition en matière d’étoiles est livresque, il n’est pas question d’observation astronomique.
Les Pléiades
Le groupe des Pléiades est connu depuis l’Antiquité. Certaines étoiles de cette constellation sont perceptibles à l’œil nu. Le catalogue stellaire de Ptolémée et ceux qui en dérivent, en décrit seulement quatre. Le globe de Mercator en présente sept.
Portfolio des constellations
Mercator apporte un grand soin pour rendre ses globes utiles. Si les opuscules d’origine qui accompagnaient les globes ont été perdus, Mercator parle des nombreuses applications de sa sphère céleste dans une copie du Declaratio insigniorum utilitatum découverte à Milan. En expliquant certaines manipulations, sa sphère céleste peut, suggère-il à ses contemporains, servir à :- Apprendre « la quantité du jour », c’est-à-dire la latitude et l’heure du lever et du coucher du soleil ;
- reconnaître les étoiles du ciel, même sans en avoir la moindre connaissance préalable ;
- fournir le moyen de mesurer la hauteur d’une étoile ou du soleil au-dessus de l’horizon et la distance du soleil au-dessous de l’horizon ;
- indiquer le temps que met une étoile à achever son cours au-dessus de l’horizon, depuis son lever jusqu’à son coucher ;
- déterminer la méridienne d’un lieu ;
- trouver la latitude d’un pays ;
- détecter le signe et le degré du Zodiaque où se trouve le soleil ;
- juger l’époque de l’année à laquelle une étoile doit passer le méridien à minuit ;
- reconnaître l’heure à laquelle une étoile atteindra le méridien ;
- saisir le temps du crépuscule.
Pour en savoir plus
- Union Astronomique Internationale / International Astronomical Union
- Aujac, G. (1976) « Le ciel des fixes et ses représentations en Grèce ancienne », in : Revue d’histoire des sciences, Vol. 29, N° 4, pp. 289-307 [URL].
- Dekker, E., Krogt, P. van der (1994) « Les globes », in : Watelet, M. (1994), pp. 242-267.
Dekker, E. (2013) Illustrating the phaenomena : celestial cartography in Antiquity and the Middle Ages, Oxford : Oxford University Press. - Whitfield, P. (1995) The Mapping of the Heavens, London : The British Library.
- Woodward, D. (2007a) Cartography in the European Renaissance, « The history of cartography » (J.B. Harley & D. Woodward, eds.), Vol. 3, Chicago : The University of Chicago Press, Parties I-3, I-4, I-5, pp. 53-173.