L’origine des moulages égyptiens exposés à l’Anthropole remonte à la 57e édition du Comptoir suisse, en 1976, durant laquelle l’Egypte est hôte d’honneur. De somptueuses infrastructures sont mises en place pour orner le pavillon et le jardin (de sable) avec une exposition de moulages de statues égyptiennes réalisés par l’Institut des moulages du Musée archéologique du Caire. Les pièces offertes au Comptoir pour l’occasion sont les témoins de l’histoire de l’Egypte et de son trésor archéologique.
On y trouve des répliques de statues de l’Ancien, du Moyen et du Nouvel Empire, ainsi que de la Basse Epoque, de l’ère ptolémaïque et de l’ère romaine. Cette immersion dans l’histoire et dans le patrimoine culturelle et artistique de l’Egypte est accompagnée de plusieurs activités folkloriques dites « typiques de la culture égyptienne ».
Les moulages égyptiens, héritage du 57e Comptoir suisse
A la fin des festivités, le retour en Egypte de ces pièces est jugé trop coûteux, Roger Givel, alors président du Comptoir et président du BUD (bureau de construction de l’Université de Dorigny-Lausanne), et Guido Cocchi, architecte en chef du BUD, sauvent une partie des pièces de l’oubli et de la destruction en les installant à l’Université. Elles sont d’abord stockées au sous-sol de l’Amphipôle (ancien Collège propédeutique) pendant une dizaine d’années. Elles sont ensuite transférées à l’Anthropole (alors BFSH2) pour l’inauguration du bâtiment en septembre 1987. Pour cette occasion, un travail de restauration est entrepris par le BUD en collaboration avec la section d’archéologie et des sciences de l’antiquité. Une partie des moulages est alors peinte en noir et on leur crée un socle sur mesure avant de les exposer de part et d’autre du bâtiment.
Le corpus de moulages conservé du Comptoir suisse et exposé à l’Anthropole est constitué du scribe Amenhotep, d’un scribe assis, de la tête de Mout et de celle d’Ouserkaf, d’un groupe de cynocéphales (dont un détruit il y a quelques années), de la statue de Ramses III et d’un autre pharaon, ainsi que de la Pierre de Rosette (auxquels il faut ajouter une pièce exposée au Cubotron, et deux bas-reliefs au sous-sol du bâtiment).
Jusqu’à aujourd’hui, c’est principalement pour leur caractère décoratif que ces œuvres ont été installées à l’Anthropole, nous pouvons garder à l’esprit que ces moulages peuvent aussi être utilisés comme outil pédagogique ou support de recherche dans des cours et séminaires proposés par l’UNIL. Les œuvres originales sont fragilisées par le temps et parfois dans un état avancé de détérioration, ainsi, les moulages effectués sur ces pièces au fil des ans garantissent une sauvegarde de leur état. Cependant, les moulages de l’UNIL aussi vieillissent… perdant un de ses membres, c’est sans doute le groupe de cynocéphales qui a le plus souffert de ses 30 ans d’exposition. Plus loin, c’est la statue grecque, témoin du passage de pigeons dans les locaux, qui en a gardé la trace.
Lorena Ehrbar, assistante-étudiante en archives