Restauration et conservation
La restauration-conservation des globes a été menée par Margaux Genton, assistante restauratrice MA à SIK|ISEA (Zurich) dans le courant 2015. Voici les principales remarques à ce propos tirées du rapport final produit à cette occasion.
Les couches de papier ont d’abord été dépoussiérées à l’aide d’un pinceau doux, puis doucement désencrassées avec une éponge de latex (qui accroche la saleté sans eau). La surface a ensuite été nettoyée à l’aide de compresses humides de papier japon et/ou à l’aide de bâtonnets de ouate.
Différents gels en solution aqueuses ont été employés pour le nettoyage:
- de la méthylcellulose, Benecel A4C et Methocel A4M (Kremer) 0.5-2% dans de l’eau déminéralisée
- du Funori (Kremer) 0.5-1% dans de l’eau déminéralisée
- du Funori et de la méthylcellulose en mélanges
Les parties qui se décollaient ont été refixées à l’aide de méthylcellulose, Methocel A4M ou Benecel A4C 0.5-3% en fonction de la viscosité requise.
Les zones de papier non vernies ont été isolées à l’aide de méthylcelluose puis protégées par un fin vernis de dammar dissout dans du sangayol (Kremer).
Les lacunes ont ensuite été retouchées à l’aquarelle, à la gouache (Schmincke) ou au Dammar et pigments secs (Kremer).
Dans le cas des manques de papier sur les sphères, les lacunes ont d’abord été comblées à l’aide d’un mastic à base de gélatine alimentaire (8% dans de l’eau déminéralisée) chargée à la craie de Champagne (6 parts), craie de Bologne (4 parts) et kaolin (1 part). Ces mastics ont ensuite été retouchés de la même manière, d’abord à l’aquarelle et/ou à la gouache, puis aux pigments et résine dammar. Parfois des couleurs Mussini (Deffner et Johann), aux pigments broyés très finement (à base de résine-huile) ont également été employées ; cet emploi a été exclusivement limité aux masticages.
Les socles ont d’abord été dépoussiérés puis nettoyés à l’aide d’une éponge Wish-ab et d’humidité (eau déminéralisée tiède). Les zones fortement encrassées (pieds, boussoles) ont été nettoyées à l’aide de bâtonnets de ouate.
Les grandes lacunes, mais également les plus petites particulièrement visibles, ont été retouchées à la gouache et aux pigments secs et dammar (dissout dans du sangayol). Les bords noirs usés ont également été légèrement retouchés avec les mêmes couleurs.
Afin de corriger au maximum la position des sphères dans leur horizon, de petits morceaux de bois on été ajoutés dans les encoches pour le méridien, forçant ainsi la sphère du côté opposé au frottement. Malheureusement les sphères sont encore décentrées dans les horizons de bois, une précaution particulière doit donc être prise lors de leur rotation. Le méridien peut d’ailleurs être poussé manuellement dans le sens opposé au frottement lorsque les sphères doivent être tournées.
Afin d’améliorer la position du globe terrestre, le petit socle cylindrique soutenant le méridien a été également corrigé: 5mm on été sciés d’un côté de l’encoche puis rajoutés de l’autre côté à l‘aide d’un petit morceau de bois de balsa teinté en brun à la gouache.
Les lacunes provoquées par les prises d’échantillons pour les analyses C14 ont été mastiquées et retouchées, mais un petit trou a été laissé volontairement ouvert dans le globe terrestre.
De la même manière, le trou dans lequel le caractère d’imprimerie a été découvert n’a pas été rebouché (juste sous l’équateur, au niveau du Gabon actuel, longitude 40°). Le trou a donc simplement été recouvert de papier japon teinté et verni.
Pour en savoir plus
- Les globes de Mercator de l’Université de Lausanne. Observations matérielles. Constat d’état. Rapport de conservation-restauration : Atelier et laboratoire de l’Institut suisse pour l’étude de l’art SIK|ISEA, N° réf. 141110 0002 : 01/02, octobre 2015, Margaux Genton, Zurich.