LE FESTIVAL VAUDOIS (1903) ou l’identité vaudoise en spectacle
Par Audrey Meyer
En 1903, le canton de Vaud s’apprête à célébrer le centenaire de son entrée dans la Confédération en tant qu’état « libre et souverain »[1]. À cette occasion, et dans la droite ligne des autres Confédérés qui ont commémoré leur entrée par des fêtes et spectacles populaires en ce tournant de siècle[2], le Canton se doit d’organiser des festivités.
Au printemps 1902, décision est prise par le Grand Conseil vaudois d’organiser un ensemble de « solennités nationales »[3] ordonnées en deux temps : une « fête vaudoise intime »[4], marquée par la représentation de la pièce d’Henry Warnery Le Peuple vaudois[5], mise en musique par Gustave Doret, qui sera d’abord célébrée dans le canton le 14 avril 1903 ; puis une grande fête nationale à laquelle seront conviés tous les Confédérés sera organisée les 4, 5 et 6 juillet 1903 sur la place de Beaulieu à Lausanne. Composé par le célèbre musicien et poète Émile Jaques-Dalcroze et mis en scène par Firmin Gémier (créateur en France du Théâtre National Populaire), ce Festspiel nommé Festival Vaudois[6] sera « une œuvre à la fois artistique, patriotique et populaire », jouée en plein air, qui « sans être une pièce historique à trame continue, [figurera], dans une série de tableaux, la vie du peuple vaudois à travers les âges »[7].
Le projet présenté pour cet évènement n’est donc pas une simple fête, mais une cérémonie patriotique et identitaire. Le peuple vaudois est invité à se « […] réjouir ensemble d’être les citoyens libres d’une libre démocratie, pour vivifier notre patriotisme et exalter notre amour pour notre terre vaudoise et pour la belle Suisse, notre grande, notre illustre et bien aimée patrie »[8]. Être libre et être reconnaissant envers la Confédération helvétique : le Festival vaudois semble poursuivre un objectif double et quelque peu paradoxal. En effet, il s’agit à la fois d’exalter une identité vaudoise, fédérer un peuple libre et souverain, tout en renouvelant son adhésion à la Suisse.
Comment concilier une volonté identitaire « locale, régionale ou cantonale » et un patriotisme helvétique au sein d’un même spectacle ? Nous tenterons de décrire par quels procédés l’identité vaudoise et suisse a été construite et représentée lors de ce Festspiel. De plus, nous nous intéresserons à la réception de ce spectacle et à son impact sur le sentiment d’appartenance des Vaudois.
Le Festival Vaudois : l’enjeu d’un Festspiel grandiose
Lorsqu’en 1902, le Grand Conseil vaudois prend la décision d’organiser un Festspiel, le projet relève tout à la fois d’un devoir de commémoration, d’un désir de divertissement mais surtout d’un but instructif et civique :
Il est des événements dont le public a intérêt à entretenir la mémoire dans le cœur des citoyens, et surtout des enfants. [Cette fête devra] avoir non seulement le caractère d’une réjouissance, d’un festival, mais un caractère moral et d’enseignement ;elle doit servir à faire pénétrer dans l’esprit et la mémoire de nos enfants les principaux faits de notre histoire cantonale et nationale.
Intervention de M. Meuron au Grand Conseil vaudois lors de la séance du 17 mai 1902, Bulletin, art.cit., p.167) [9]
Il s’agit de souder le peuple vaudois, de lui faire connaître son histoire, de lui montrer « qui il est et d’où il vient » afin qu’il puisse mesurer les progrès réalisés en un siècle d’existence. En créant un grand spectacle national, l’objectif est aussi de montrer aux autres cantons le succès de son « annexion » à la Suisse[10]. Le Canton de Vaud veut se présenter en « bon élève » de la Confédération, alors qu’il figure parmi les derniers arrivés.
Dans un contexte helvétique de grande ferveur patriotique, c’est d’abord par le choix de la forme du Festspiel que le Canton marque son appartenance à la Suisse. Il s’inscrit en effet dans cette tradition nationale du spectacle populaire tout en voulant s’en démarquer en surpassant tout ce qui a déjà été fait[11]. C’est notamment l’ampleur du projet qui distinguera les festivités vaudoises : sur la place de Beaulieu à Lausanne, chef-lieu du canton, un amphithéâtre à ciel ouvert d’une capacité d’environ 18’000 personnes et 2’500 acteurs-amateurs[12] provenant de tout le canton sera construit de manière éphémère [Fig.1]. Plusieurs cortèges, cultes et discours officiels ponctueront les trois jours de fêtes[13]. L’envergure de l’évènement est donc à la hauteur de l’enjeu. En effet, organiser un Festspiel auquel l’ensemble des Vaudois et des Suisses sont conviés est un formidable moyen de forger ou de consolider une identité commune. Les différentes productions discursives produites à l’occasion des festivités illustrent parfaitement le rôle patriotique et unificateur conféré au Festival. La lettre d’Adrien Thélin, président du comité central des fêtes du centenaire, à l’attention des exécutants, figurants et membres des différents comités d’organisation, est à cet égard très explicite :
Sur la place de Beaulieu, au centre de notre pays, au pied du château de Lausanne où siègent nos autorités et de notre antique cathédrale qui depuis tant de siècle assiste, comme un témoin auguste, à notre vie nationale, devant notre beau lac qui étale sa nappe splendide des Alpes au Jura, nous voulons donner à tous ces hôtes le spectacle d’un peuple uni, exaltant joyeusement, dans une œuvre d’art, son bonheur d’être libre et sa fierté d’être indépendant.
La Suisse entière sera là avec ses grands souvenirs séculaires et les illustres symboles de son passé glorieux. Nous qui sommes parmi les derniers venus dans sa sainte alliance, nous voulons lui montrer ce que notre peuple est devenu, après cent ans de liberté, sous la protection du drapeau fédéral.
Vous nous y aiderez.
Nous avons besoin pour cela de votre dévouement
Nous savons que nous y pouvons compter.
Ce que nous vous demandons de faire, vous le ferez pour l’honneur et la gloire du Canton de Vaud.
« Lettre d’A. Thélin au nom du comité central des fêtes du centenaire à l’attention des exécutants et membres du comité », Lausanne 11 mai 1903. ACV P Festival 1-13/3. [14]
Le but du Festival est donc bien de célébrer l’adhésion du Canton de Vaud à la Suisse. Toutefois, la revendication de l’identité helvétique n’occulte en rien l’exaltation de l’identité vaudoise fortement mise en avant et ancrée dans le décor paysager si caractéristique du Pays de Vaud (le Léman, les Alpes, les monuments de la ville de Lausanne). Plus encore, les dernières lignes de la lettre du président laissent présager que la réussite de l’évènement, et donc l’avenir de la patrie dépendent des acteurs et figurants, c’est-à-dire du peuple, de son engagement et de son dévouement. Tout à la fois acteur et spectateur du Festival, le peuple est en effet au cœur de la représentation identitaire. Ainsi, tout en mêlant, voire en confondant identité vaudoise et helvétique (notre pays, vie nationale, honneur et gloire du Canton de Vaud…), le discours du président témoigne de la vocation du Festival, et plus particulièrement du spectacle,à construire et véhiculer une identité commune.
La tâche confiée à Jaques-Dalcroze – représenter en un même spectacle des évènements susceptibles de servir de base à une mémoire vaudoise tout en exaltant une ferveur fédérale – est pour le moins ardue. De surcroît, la disposition scénique prévue (grandeur de la scène, plein air, nombre de spectateurs) le forçait à recourir uniquement à la musique, aux chants, aux ballets, aux jeux scéniques, aux décors et aux costumes. Jaques-Dalcroze a donc minutieusement sélectionné et assemblé les épisodes, les personnages et les paroles, quitte parfois à sacrifier la vérité historique[15] sur l’autel de la réalité diplomatique de 1903[16].
Exalter un passé mythique : une « Histoire choisie » en cinq actes
De la plantation des premières vignes à l’entrée du Canton dans la Confédération, en passant par la période savoyarde, l’occupation bernoise et la révolution vaudoise, c’est le long cheminement vers le progrès, l’indépendance et l’intégration à la Suisse qui est résumé en cinq actes. Les deux derniers illustrent particulièrement la tension entre l’affirmation d’une identité singulière et la démonstration d’attachement envers la Suisse. Le IVe acte représente la fête du tir à l’arc de Rolle en juillet 1791, épisode révolutionnaire qui déclenche le mouvement de libération du joug bernois. Or, durant ce Festspiel qui convie la Suisse entière, on ne pouvait décemment pas peindre les altercations avec les Bernois tel que Warnery l’avait fait dans sa pièce : « nos gros et dodus baillis, à la broche seront mis »[17]. Jaques-Dalcroze éludera habilement les éléments problématiques de cet épisode. Surtout, et comme pour compenser le rappel de cet épisode délicat, le dernier acte, l’Alpe libre, sera quant à lui unanimement reconnu comme le « plus suisse de tous »[18]. Le Ve acte est en effet l’apothéose, le clou du spectacle, qui représente de manière allégorique la liberté et la souveraineté du peuple qui s’engage au sein de la Confédération. Relevons les éléments qui symbolisent cette double identité dans ces deux derniers actes.
Décors et paysages
Symbole par excellence de l’identité suisse, le paysage est indissociable de l’exaltation patriotique. De fait, mobiliser le panorama est l’un des gestes les plus emblématiques pour susciter un sentiment d’appartenance[19] et Jaques-Dalcroze l’a bien compris. La lecture de la table des matières du spectacle suffit à s’en convaincre [Fig. 3]. Les actes n’empruntent pas leur titre aux événements qu’ils relatent, mais à des éléments du paysage[20]. De la vigne à la plaine, en passant par le lac et surtout l’Alpe, tous les lieux identitaires partagés sont investis. Plus précisément, le spectacle passe d’un emblème de la géographie régionale (le vignoble) à celui du territoire national (la montagne). Ce lien fort entre paysage et identité est par ailleurs renforcé par les hymnes dédiés à des paysages d’échelle intermédiaire. Il en est ainsi du lac Léman, « symbole sacré de notre cœur romand »[21].
Particulièrement intéressant est le chant adressé à l’alpe au début du dernier acte : « Alpe dont les échos sonnent comme des voix, En toi chante à jamais l’âme du sol vaudois ! ».[22] La montagne est bien à la fois vaudoise et helvétique. En effet, les didascalies ainsi que les photographies prises durant le spectacle [Fig. 4-5-6] témoignent de la volonté de mettre en scène un sublime et gigantesque décor qui comporte tous les éléments constitutifs de la montagne suisse :
La scène représente un vallon de l’Alpe. À gauche des rochers, à droite des chalets. Du fond, à droite, part un sentier longeant en pente douce un plan de colline et tournant à gauche pour s’élever jusqu’au sommet par une pente plus rapide. Derrière la colline, perspective de cimes blanches.
JAQUES-DALCROZE Émile, Festival vaudois, 1803-1903, Poème musical en 5 actes, composé en l’honneur du centenaire de l’indépendance vaudoise (1803-1903), Neuchâtel, Sandoz, 1903, p.53 [23]
L’apparition de nains et de lutins sillonnant la montagne, les actrices figurant la flore alpestre et l’arrivée de bergers, achèvent la coloration toute helvétique de ce tableau. Vaudois et Suisses peuvent se reconnaître dans la figure symbolique du pâtre, car « [l]e vrai Suisse ne peut être que montagnard. […] Bergers et montagne deviennent des éléments constitutifs de l’identité helvétique »[24].
Le panorama alpin – peint par Jean Morax[25] – ne possède donc pas des traits spécifiquement vaudois. La ressemblance entre les paysages légitime et garantit l’intégration du Canton à la Confédération.
Personnages et figures mythiques
Reconnu pour incarner certaines valeurs patriotiques, la figure du berger remplissait aussi parfaitement le rôle de personnage fédérateur. Il en est de même d’Helvetia qui apparaît à la fin du dernier acte. Terminer le spectacle sur la réunion de tous les Confédérés autour de l’allégorie de la patrie témoigne de la volonté d’achever ce Festspiel sur l’image la plus unificatrice possible.
C’est à l’horizon de ce consensus qu’il est intéressant d’observer le choix des personnages vaudois. En effet, comment représenter certaines figures importantes de l’histoire cantonale sans créer des dissensions avec les autres Confédérés ? À ce titre, l’absence du major Davel – figure capitale de l’histoire vaudoise – est frappante[26]. Dans les deux derniers actes, ce personnage est évoqué, invoqué même, mais à aucun moment il n’est représenté sur scène[27]. Le journal La Patrie Suisse s’interroge sur cette absence qu’il impute logiquement à des raisons politiques : « L’acte de Rolle […] aurait pu céder la place à un acte de Davel, mais la raison d’État confédérée l’a emporté »[28]. Au dernier acte, Davel est à nouveau brièvement mentionné[29]. Dans une première version du scénario, datant de 1902, le major était encore bien présent et c’est même lui qui conduisait symboliquement le Canton vers Helvetia :
Pendant que les soldats entonnent le « Vaudois, un nouveau jour se lève », apparaît Davel tenant par la main une jeune fille aux couleurs cantonales personnifiant lecanton de Vaud. Tous deux gravissent lentement la montagne, s’inclinent devant le personnage symbolique de la Confédération […].
« Scénario de mai 1902 », p.40. ACV P Festival 43. [30]
La présence de Davel risquait-elle de laisser une dernière impression trop vaudoise dans cet acte final ? Au contraire, a-t-on voulu épargner au major une sorte d’humiliation ?
Textes et chants
La suppression d’éléments susceptibles de générer des tensions avec les autres Confédérés, affecte également les textes et les chants, notamment dans l’acte consacré à la révolution vaudoise. En effet, dans le passage relatif aux relations avec les Bernois ne subsiste qu’une toute petite pointe : « Marchons pour notre gouverne, Ils n’en sauront rien à Berne. »[31]. Surtout, les héros locaux exaltés dans ce tableau sont aussitôt assimilés à leurs ancêtres des cantons primitifs. En témoigne l’un des discours prononcés par le personnage de De la Harpe : « Devant nous se dresse l’exemple des hommes qui n’ont pas faibli, et l’éternité vous contemple, Hérossublimes du Grutli !»[32]. Cette analogie est encore renforcée par le geste des arbalétriers vaudois tirant sur un chapeau en criant « À bas la toque de Gessler »[33]. Il s’agit de montrer aux Confédérés que le peuple vaudois non seulement n’ignore pas son histoire suisse, mais qu’il peut totalement s’en approprier les motifs.
Cette volonté d’intégration se perçoit également au travers des divers chants. Les paroles de La Marche du drapeau vaudois en témoignent : « La blanche croix, couleur de neige, sur fond rouge, couleur de sang, à jamais domine et protège le drapeau vaudois, vert et blanc »[34]. L’expression du sentiment de cohésion d’un peuple entier culmine dans le Cantique suisse, entonné par les acteurs et les spectateurs, à la fin du dernier acte [Fig.7].
Fixer l’éphémère sentiment patriotique
Le Festival a-t-il répondu aux attentes quelque peu contradictoires du comité central ? Du point de vue de ce dernier, le pari semble avoir été gagné, comme en témoigne l’arrêté cantonal publié en décembre 1903 « considérant que ces fêtes ont puissamment fortifié, dans tout le peuple, la conscience de son unité nationale, le sentiment de son indépendance, l’amour du pays et de son histoire et de la gratitude pour la Suisse »[35] [Fig. 8]. Tout est pensé pour constituer une unité populaire : le spectacle, les discours patriotiques prononcés durant les festivités, ainsi que la diffusion de nombreux produits dérivés (album officiel, chocolat, calendrier, cartes postales, savon, cigares). Pourtant, la réception du message patriotique est restée mitigée, s’il faut en croire la presse de l’époque. Sans dresser une liste exhaustive de l’abondante littérature journalistique faisant suite à l’évènement, il est néanmoins possible de constater que pour certains journaux « le public ne s’est pas reconnu. Il n’a pas senti palpiter l’âme de la patrie »[36], alors que pour d’autres en revanche le spectacle est parvenu à « faire aimer plus ardemment le pays qu’il est destiné à glorifier. Tel est bien l’effet durable produit sur les âmes des spectateurs par ce festival »[37]. À quel point, alliant l’éphémère matériel au pari de la longévité mémorielle, un Festspiel peut-il durablement marquer les esprits ?
Au-delà de son caractère provisoire, le succès du Festival est indéniable. À ce titre, le Festival Vaudois conduit la forme du Festspiel à une sorte d’apogée : au XXe siècle, aucune manifestation d’une telle envergure ne sera plus organisée en Suisse sur une scène en plein air et avec une jauge aussi gigantesque. Ainsi, formidable catalyseur identitaire et artistique, le Festival Vaudois semble avoir cristallisé le meilleur de la tradition du Festspiel tout en permettant de révéler « le sentiment artistique » du Canton et de la Suisse[38].
[1] Bulletin des séances du Grand Conseil du Canton de Vaud, 17 mai 1902, p.154. [en ligne] https://scriptorium.bcu-lausanne.ch/zoom/287122/view?page=154&p=separate&search=festival&hlid=60292963&tool=search&view=0,187,1563,2322.
[2] De CAPITANI François, « Festspiel », in Dictionnaire Historique de la Suisse [en ligne], 2006.
[3] Bulletin, art.cit., p. 202.
[4] Ibidem.
[5] WARNERY Henry, Le Peuple vaudois : pièce historique en 4 tableaux, Lausanne, Payot, 1903.
[6] JAQUES-DALCROZE Émile, Festival vaudois, 1803-1903, Poème musical en 5 actes, composé en l’honneur du centenaire de l’indépendance vaudoise (1803-1903), Neuchâtel, Sandoz, 1903.
[7] Bulletin, 17 mai 1902, op.cit., p. 204.
[8] Ibidem, p. 206.
[9] Intervention de M. Meuron au Grand Conseil vaudois lors de la séance du 17 mai 1902, Bulletin, art.cit., p.167). L’enjeu est manifestement politique et suffisamment important pour confier les divers comités d’organisation à des personnalités vaudoises influentes. Pour la composition des comités cf. FRANCILLON Roger, « Le Festival Vaudois de 1903 : Le couronnement d’un travail de mémoire vaudoise ? », in MEUWLY Olivier (dir.), Art et politique dans le canton de Vaud au XIXe siècle : une relation équivoque, Lausanne : Société d’histoire de la Suisse Romande, 2009, p.159. L’enjeu politique du spectacle ressort d’ailleurs clairement du discours du conseiller fédéral radical vaudois Marc Ruchet à l’accueil des délégations fédérales, Lausanne, 3 juillet 1903 : « Puisse donc, dans les cantons et dans la Confédération, cet esprit d’entente et de concorde qui préside à nos fêtes populaires nationales se développer, se fortifier et influer toujours davantage sur les actes de notre vie publique ; ce sera pour le plus grand bien de la patrie. ». « Discours autographe du Conseiller fédéral Ruchet prononcé vraisemblablement le 3 juillet 1903 ». ACV P Festival 13/2.
[10] « Lettre d’Adrien Thélin au nom du comité central des fêtes du centenaire à l’attention des exécutants et membres du comité », Lausanne, 11 mai 1903. ACV P Festival 1-13/3.
[11] Témoin de cette volonté d’inscription, la commission de projet du Festival étudiera de manière assidue la fête du cinquantenaire du canton de Neuchâtel qui venait de se dérouler (1898). « Journal et procès-verbaux du Comité du Festival Vaudois ». ACV P Festival 16.
[12] Il semblerait que la représentation du dimanche ait même accueilli 20’000 spectateurs. À titre de comparaison, l’arène de la Fête des Vignerons 2019 comptera également 20’000 places.
[13] Fêtes du centenaire Vaudois : 4, 5 et 6 juillet 1903 : Guide officiel, [s.l.], Imprimerie G. Bridel, 1903. Le but des organisateurs est que le message patriotique soit diffusé dans tous les lieux de pouvoir.
[14] « Lettre d’A. Thélin au nom du comité central des fêtes du centenaire à l’attention des exécutants et membres du comité », Lausanne 11 mai 1903. ACV P Festival 1-13/3.
[15] L’histoire n’était d’ailleurs pas l’objectif premier, une large place ayant été laissée à l’imagination de Dalcroze : « Le Festival ne se rattache à aucun des genres traditionnels. Ce n’est pas une pièce historique, ni un drame, ni un opéra. […] Les chroniques, les mémoires, la tradition, l’histoire lui [Dalcroze] ont fourni les éléments de son festival ; sa fantaisie de poète et son génie musical ont fait le reste. » Album officiel, op.cit., pp.1-2.
[16] FRANCILLON Roger, « Le Festival Vaudois de 1903 : Le couronnement d’un travail de mémoire vaudoise ? », op.cit., p.169.
[17] WARNERY, Le Peuple vaudois, op.cit., p.78.
[18] La Partie suisse, n°256, juillet 1903, p.172. ACV P Festival 278.
[19] Nous avons déjà pu le constater précédemment dans la lettre d’A.Thélin. cf. supra p. 3. Il s’agit d’un élément qui marque chaque exposition nationale.
[20] Dans le projet de scénario de 1902, les actes étaient nommés par leur lieu de déroulement (Moudon, Lausanne…).
[21] Le Festival, op.cit., p. 47.
[22] Ibidem., p. 53.
[23] Le Festival, op.cit., p. 53.
[24] WALTER François, « Alpes », in Dictionnaire Historique de la Suisse (DHS), [en ligne] 2013. http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F8569.php
[25] Pour les quatre premiers actes : L. Sabon (1852-1936), E. Burnand (1850-1921), C.Vuillermet (1849-1918). Les décors seront applaudis par la critique : « Les décors sont de toute beauté et donnent à s’y méprendre l’illusion de la réalité ». « Le Festival Vaudois », Feuille d’avis du district de la Vallée, n°27, 09.07.1903, p.6. https://scriptorium.bcu-lausanne.ch/zoom/285451/view?page=6&p=separate&search=festival%20vaudois&hlid=50097538&tool=search&view=0,48,1667,829
[26] Il est toutefois présent dans des calendriers, affiches et autres plaques commémoratives.
[27] Le Festival, op.cit., p.51 ; 57.
[28] La Patrie suisse, n°256, juillet 1903, p.172. ACV P Festival 278. (Nous soulignons).
[29] Le Festival, op.cit., p.57.
[30] « Scénario de mai 1902 », p.40. ACV P Festival 43.
[31] Le Festival, op.cit., p.42. Les piques à l’encontre des Bernois étaient moins émoussées dans le scénario de 1902.
[32] Ibidem., p.48-49.
[33] Ibidem., p.50.
[34] Ibidem., p.58.
[35] « Arrêté du Conseil d’État du 4 décembre 1903 exprimant la reconnaissance de l’État aux personnes qui ont coopéré à la célébration du Centenaire Vaudois », 04 décembre 1903. ACV P Festival 13.
[36]« Le Festival et la presse », Nouvelliste Vaudois, 15.07.1903, n°164, p.1. https://scriptorium.bcu-lausanne.ch/zoom/120398/view?page=1&p=separate&search=festival%20vaudois&hlid=3281492511&tool=search&view=408,2800,978,374
[37] GODET Philippe, Journal des Débats, 1903. ACVP Festival 245. (Nous soulignons).
[38] « Ces représentations ont été une révélation, aussi bien pour nous que pour nos Confédérés. Les acteurs et figurants […] firent preuve d’une telle compréhension de l’art, d’un sentiment artistique si développé que le peuple vaudois se montra dans ce spectacle sous un aspect nouveau et inattendu. », Album officiel, op.cit., p.1.