Coupe stratigraphique du globe terrestre. En bas à gauche : zone de la prise de l’échantillon au niveau de l’actuel Gabon, longitude 40. © SIK|ISEA
Voici de manière détaillée la composition de la sphère terrestre, de l’intérieur vers l’extérieur. Les coupes stratigraphiques ainsi que les différentes analyses effectuées sur des échantillons prélevés sur les sphères des deux globes ont permis d’identifier un grand nombre des matériaux constitutifs. En revanche, seules les couches extérieures ont pu être prélevées pour ces analyses (couches 4 à 9), c’est pourquoi les couches intérieures sont décrites de manière plus vague.
Couches 0.-1.
La structure interne des coques se compose d’un mélange de différentes couches à base de fibres de bois, de morceaux de tissus et de papier/carton. La couche visible la plus profonde est une couche brun-foncé composée presque exclusivement de fibres/copeaux de bois.
Zone de prise d’échantillon du C14. En jaune, le papier verni, puis les différentes couches. © SIK|ISEA
Couche 2
Au-dessus de cette couche on trouve une couche composée de fibres cellulosiques grises, provenant probablement de carton-pâte ou de papier mâché. Parmi ces couches (0-2), des morceaux entiers de papier imprimés ont probablement été employés : en effet, l’observation sous loupe binoculaire a permis de découvrir un caractère d’imprimerie, un « r » dans une lacune, là où l’échantillon de la coupe stratigraphique du globe terrestre à été prélevé.
Détail du globe terrestre, photo au microscope : caractère d’imprimerie. © SIK|ISEA
Couche 3
Puis vient une première couche blanche de préparation composée de craie et colle protéique.
Couche 4
Vient ensuite une épaisse couche rosâtre, composée d’un mélange de matériaux : des fibres cellulosiques, de la craie et de la colle protéique. Les fibres cellulosiques proviennent soit de sciure de bois, soit de carton ou papier (ou des deux en mélange).
Coupe stratigraphique du globe terrestre sous fluorescences UV. Les couches 4 à 9 se distinguent nettement. © SIK|ISEA
Couche 5
On trouve ensuite une nouvelle couche blanche de préparation, à base de craie et de colle protéique (probablement de la colle de peau). Cette strate est composée d’au minimum deux couches de préparation, probablement poncées, très lisses et régulières.
Couche 6
La couche 6 n’est pas présente dans toutes les coupes stratigraphiques. Elle se compose d’amidon et d’inclusions protéiques. Il s’agit de la colle d’amidon employée pour coller les fuseaux de papier à la préparation de craie.
Coupe stratigraphique du globe céleste sous MEB présentant la couche d’amidon. © SIK|ISEA
Couche 7
La couche de papier (les fuseaux imprimés) est foncée car les prélèvements ont été effectués autour d’une ancienne lacune où le papier est plus sale.
Couche 8
L’encre et les couleurs employées pour la coloration des épreuves ont également été analysées : l’encre (brun-noir) contient du vermillon, de la terre d’ombre brûlée, de la kaolinite, du quartz et des traces d’arsenic. Les couleurs quant à elles sont à base de liant protéique et d’huile et les pigments suivants ont été analysés : de l’hématite, du massicot, de l’oxyde de fer brun et du vert de cuivre.
Couche 9
Finalement, la sphère est vernie. Le vernis extérieur n’est pas d’origine, des restes d’un vernis plus ancien se trouvent sous celui-ci (taches plus foncées). Les deux vernis n’ont malheureusement pas pu être analysés de manière différenciée. Ces vernis sont composés de résine naturelle de dammar ou de mastic ainsi que de traces de graisse (huile ?).