Planches d’impression
En 1541, Gérard Mercator utilise des planches d’impression en cuivre pour réaliser son globe terrestre. Dix ans plus tard, en 1551, il fait de même pour le globe céleste. Cette idée lui vient probablement de son prédécesseur et mentor Gemma Frisius qui, le premier, avait pensé à utiliser cette technique pour l’impression de sphère. A l’époque, c’est Gaspard Van de Heyden qui avait assuré la gravure ; Mercator l’avait secondé.
Mercator fait preuve d’un grand art dans la gravure, maîtrisant l’ensemble des étapes de la conception des globes jusqu’à leur facture finale, une expertise que personne ne saura égaler par la suite.
La cinquième planche comprend les deux figures circulaires des calottes polaires et l’anneau d’horizon, mesurant 5 cm de large, divisé lui-même en quatre segments.
© Bruxelles : Bibliothèque Royale de Belgique, 7 D 148 (RP), avec permissionTout comme le globe terrestre, la cinquième planche comprend les calottes polaires et l’anneau d’horizon divisé en quatre segments.
© Bruxelles : Bibliothèque Royale de Belgique, 7 D 148 (RP), avec permission
Les planches de cuivre servent à la production des globes durant de longues années dans l’atelier de Mercator, sans doute plus de 40 ans, sans jamais être réactualisées ni copiées. Au décès du maître en 1594, les planches passent à son fils, Rumold Mercator, qui poursuit à Duisbourg l’activité de son père. Rumold meurt à son tour en 1600, laissant plusieurs enfants mineurs auxquels on conseille de vendre les planches gravées. Le tuteur des enfants en fait l’acquisition en 1604 puis les vend à son tour la même année à Jodocus Hondius, graveur et éditeur de cartes géographiques à Amsterdam.
Hondius meurt en 1612 et les planches passent à son fils et à son beau-fils Joan Blaeu, imprimeur et cartographe aussi à Amsterdam. On suppose que toutes les planches furent détruites lors de l’incendie de l’imprimerie de Blaeu le 23 février 1672.
À défaut de ces planches, il reste les dessins du revêtement des globes dont la Bibliothèque Royale de Belgique fit l’acquisition en 1868. Ce sont les seuls exemplaires connus en Europe. Ces dessins furent utilisés pour une reproduction facsimilée et la construction de sphères lors de l’exposition géographique de Paris en 1875. En 1968, un atlas, publié à Bruxelles, reproduit les fuseaux, anneaux et calottes des planches de Mercator.
Pour en savoir plus
- Des facsimilés de 1875 : quelques exemplaires facsimilés des globes de Mercator ont été réalisés en Belgique 1875. Les exemplaires lausannois en font-ils partie ?
- Horst, T. (2011) Le monde en cartes : Gérard Mercator (1512-1594) et le premier atlas du monde, Gütersloh/Munich : Faksimile Verlag et Bruxelles : Fonds Mercator.
- Raemdonck, J. van (1875) « Les sphères terrestre et céleste de Gérard Mercator », in : Annales du Cercle archéologique du Pays de Waas, vol. 5, pp. 254-324.
- Mercator, G., De Smet, A.E.J., Raemdonck, J. van (1968) Les sphères terrestre & céleste de Gérard Mercator, 1541 et 1551 : reproductions anastatiques des fuseaux originaux gravés par Gérard Mercator et conservés à la Bibliothèque royale à Bruxelles / préface Antoine De Smet ; [introduction] J. van Raemdonck extraite des Annales du Cercle archéologique du Pays de Waas, vol. 5, 1872-1875, Bruxelles : Culture et Civilisation, Adam [Jos].