De 1890 à 1970

Lorsque l’Académie de Lausanne devient une Université, au semestre d’hiver 1890, le nombre d’étudiants qui fréquentent l’institution dépasse à peine les 200. En 1907, déjà, le recteur Alexis Deloes écrivait au sujet du Palais de Rumine:

Avec les auditoires XV et XVI du bâtiment de Rumine, il n’est pas possible de répondre à tous les besoins et les conflits d’heures entre les professeurs sont déjà trop nombreux. J’ajoute que ces deux auditoires sont l’un et l’autre trop petits pour certains cours. [1]

Un demi siècle plus tard, la barre des 1000 étudiants est franchie; en 1965, année du premier rapport de la commission d’étude pour le développement de l’Université de Lausanne, le nombre de 2605 est atteint.

Depuis 1948, les autorités politiques, inquiètes du manque d’infrastructures, mettant en péril un enseignement de qualité à l’Université de Lausanne, multiplient les séances et les rapports sous forme de plan d’ensemble des besoins de l’Université faisant état de la situation: « […] l’Université n’a pas été suffisamment dotée de moyens adéquats, ni en hommes, ni en locaux, ni en ressources budgétaires » [2] ou encore « […] cours, séminaires et laboratoires donnés en plusieurs séries dans des « locaux surencombrés et mal adaptés à leur but »; conditions de travail « difficiles, voire déplorables » de certains instituts. » [3]

La mise en place de la Faculté de médecine en 1890, comme la création de nouvelles écoles rattachées aux Facultés existantes – Ecoles d’ingénieurs en 1890, de physique et chimie en 1893, de français moderne en 1902, des sciences sociales et des hautes études commerciales en 1911, ainsi que la création de l’Institut de police scientifique en 1909 – sont certainement les causes principales de cette augmentation de l’effectif. On peut aussi évoquer les réformes de l’enseignement secondaire qui ont modifié considérablement l’accès aux études supérieures. Il faut être conscient que cet accroissement est provoqué par de nombreux autres facteurs, notamment la poussée démographique des années 1940, l’arrivée des femmes dans les Hautes Ecoles dès les années 1950 ou encore l’apport de nombre d’étrangers qui choisissent Lausanne comme lieu de formation.

A l’aube des années septante, comme le relève une séance du Grand Conseil:

Malgré tous les efforts financiers du canton, il reste encore des facultés qui n’ont pas bénéficié de son aide et qui souffrent encore de la pénurie et d’exiguïté de locaux, d’insuffisance des laboratoires et des bibliothèques, pour un nombre toujours croissant d’étudiants; tout cela donne une impression alarmante pour l’avenir de notre « Alma mater ». [4]

Le constat est indubitable, la courbe ascendante du nombre d’étudiants immatriculés impose un plan de développement du site universitaire.

Evolution du nombre des étudiants inscrits à l’UNIL de 1890 à 1970

Constance Lambiel
Service des Archives, Université de Lausanne

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[1] TISSOT, Laurent, Politique, société et enseignement supérieur dans le canton de Vaud. Université de Lausanne 1890-1916, p. 136.
[2] Plan d’ensemble des besoins de l’Université de Lausanne, présenté au Conseil d’Etat en 1949, p. 2.
[3] BGC, séance du 18 mai 1954, p. 590.
[4] BSGC, séance du 31 août 1965, p. 1022. In LORUSSO, Rosanna, Délia, NILLES, Histoire de l’Université de Lausanne, aspects économiques et financiers, p. 210.