La recherche au service de la société

En 2007, pour marquer les 20 ans de la Fondation issue des festivités du 450e anniversaire de l’UNIL en 1987, un grand projet associant chercheurs universitaires et partenaires de la société civile, dans une perspective de recherche-action, a été lancé sous le nom Vivre ensemble dans l’incertain (VEI).

Cette démarche inédite, soutenue à l’UNIL par le Conseil scientifique Anthropos, entend faire émerger de nouvelles connaissances et améliorer ainsi les pratiques dans différents domaines importants sur le plan cantonal et au-delà. Il s’agit d’ouvrir le dialogue avec les acteurs sociaux concernés, de leur apporter un éclairage interdisciplinaire, de construire avec eux de nouveaux savoirs, de nouveaux modes d’action face aux défis qu’ils devront relever dans un futur qui nous concerne tous. Par exemple la question du vieillissement professionnel et du bénéfice de l’âge dans le monde du travail, celle du don d’organes et des messages véhiculés dans nos trois régions linguistiques, celle d’une économie sociale et solidaire, ou encore celle des nouveaux territoires agricoles

«Ce projet va pouvoir approfondir des problématiques qui travaillent notre société sur le long terme»

Affirme Jacques Zwahlen, président de la Fondation du 450e. Il rappelle que la démarche initiée à l’Université de Lausanne veut «impliquer les forces du canton» pour apporter un éclairage sur les 20 ou 30 prochaines années. Une rencontre le 30 novembre 2007 à l’UNIL entre universitaires et personnalités cantonales issues des milieux politique, économique, culturel, associatif, religieux, médiatique a démontré l’attente d’expertise et d’orientation de la société vis-à-vis des chercheurs. Cette journée de réflexion collective a pris la forme d’ateliers, complétant ainsi une Enquête sociologique analysant les préoccupations de la population vaudoise face à l’avenir et ses attentes à l’égard de l’Université.

Les recherches dans les domaines précités, et d’autres déjà annoncées, sont issues de ces réflexions. Prises en charge par des chercheurs issus de plusieurs facultés de l’UNIL, dans un esprit interfacultaire et interdisciplinaire, en collaboration avec les milieux sociaux concernés, ces études obéissent au principe d’une « expertise partagée » et d’une « coproduction des savoirs », pour citer Alain Kaufmann, responsable à l’UNIL de l’Interface sciences-société.

L’un des projets, dirigé par le professeur Jean Ruegg à la Faculté des géosciences et de l’environnement, entend explorer l’évolution des paysages vaudois, en partenariat avec les associations Agridea et Prometerre. Il s’agit de construire ainsi trois ou quatre scénarios d’avenir à partir d’un état des lieux. Faut-il développer le modèle d’une agriculture de proximité à travers la vente directe du producteur au consommateur ? Faut-il imaginer des fermes verticales où la technique permettrait de cultiver des produits agricoles, voire d’élever des animaux par étages, en vue de maximiser le terrain disponible et de réduire les déplacements ? Peut-on restituer des surfaces entières à la nature et/ou aux promeneurs urbains ? Faut-il miser sur une agriculture hyperconcurrentielle et se focaliser sur d’autres activités comme les agrocarburants, l’agrochimie, les alicaments ?

Autant de pistes à explorer, à faire valider par des experts des services cantonaux, des associations, des entreprises de distribution, des chercheurs de différents horizons. Le grand public, enfin, sera invité à découvrir et à commenter les différents scénarios et les recommandations à travers un blog, une exposition et des tables rondes. C’est ça l’esprit de Vivre ensemble dans l’incertain.

A consulter également: www.unil.ch/vei | www.unil.ch/anthropos

Nadine Richon
Rédactrice, Unicom

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