De l’informe à la forme

Le plus ancien édifice académique suisse conservé à ce jour appartient à la première université fondée sur le territoire suisse actuel: Bâle, où l’institution ouverte en 1460 trouve ses quartiers au bord du Rhin dans un édifice d’habitation récupéré. Il est caractéristique des besoins modestes du temps – quelques auditoires pour les juristes et les médecins, une salle d’anatomie, les salles des « régents » – et n’a guère de prétentions architecturales.

Comme pour beaucoup d’autres types d’édifices publics, c’est avec la meilleure définition des buts de l’institution et, par conséquent, du programme architectural, que le plan et les élévations des édifices subissent une mutation qui leur donne un véritable visage. En Suisse, il faut attendre la Réforme et la fondation de l’Académie de Lausanne pour qu’une architecture académique fasse son apparition (1579-1587, Antoine Vallon, maître d’œuvre).

L’édifice est caractérisé par sa disposition en équerre, la régularité de ses lignes et de ses percements, ainsi que par le plan distribuant habilement les salles par un couloir lui-même relié à la tour d’escalier extérieure. Grâce à sa situation sur la colline de la Cité, la silhouette bien découpée se signale loin à la ronde.

Dans les cantons catholiques, durant la Contre-Réforme, les Jésuites sont responsables de nombreuses constructions de collèges dont ceux de Saint-Michel à Fribourg (1585-1596) et à Porrentruy (1591) sont les plus représentatifs. Ils reprennent la forme traditionnelle du couvent, centré autour du cloître, jardin central fermé, et tourné vers l’église.

Dave Lüthi
Architecture & Patrimoine
Section d’histoire de l’art – Faculté des lettres

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