Des architectures parlantes

La grande période de l’architecture académique sera néanmoins le XIXe siècle, qui voit la création des universités au sens moderne du terme dans la plupart des grandes villes du Plateau. Les édifices bâtis alors montrent un modèle palatial inspiré de la Renaissance, dont de beaux exemples figurent à Zurich (Polytechnicum, 1864, Gottfried Semper, architecte) et à Lausanne (Palais de Rumine, 1906, Gaspard André, architecte). Cette architecture cherche à véhiculer des valeurs humanistes correspondant à l’état d’esprit érudit et classique des élites d’alors. A Lausanne, la liaison étroite entre les musées (scientifiques et artistiques), la bibliothèque et les auditoires de l’université démontre cette manière de concevoir la construction du savoir.

L’architecture doit alors être savante : plan symétrique, façades régulières, allusions à des modèles prestigieux, colonnes, frontons, entablements et autres inscriptions épigraphiques néo-antiques sont autant d’indices permettant de reconnaître dans ces édifices leur fonction prestigieuse. Souvent situés à la bordure des villes, entourés de parc, bordant une place ou dominant un quartier, les bâtiments académiques gagnent une place de choix assimilable à celles de palais princiers de l’Ancien régime.

Dave Lüthi
Architecture & Patrimoine
Section d’histoire de l’art – Faculté des lettres

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