La Suisse au peigne fin

Sur mandat de la Confédération, l’UNIL abrite depuis janvier 2008 FORS, une structure d’envergure nationale destinée à favoriser la recherche en sciences sociales. Dirigé par le professeur Peter Farago, ce centre de compétences offre à la communauté scientifique suisse et internationale une source unique de données sur la population helvétique. En étroite relation avec FORS, la Faculté des sciences sociales et politiques a créé l’Institut MISC pour développer la méthodologie d’enquête dans ce contexte suisse particulier et multilingue, en vue d’étudier les inégalités et le changement social dans notre pays. Le but est de créer à Lausanne un vrai CERN des sciences sociales.

FORS regroupe au sein d’une même structure le Panel suisse de ménages, qui étudie les conditions et les modes de vie des Helvètes sur le long terme, le spécialiste des enquêtes électorales Selects ainsi que un service de données pour les sciences sociales (anciennement Sidos), qui rassemble et archive depuis 1992 des données très riches et diversifiées en provenance de tous les chercheurs du pays engagés sur le vaste terrain des sciences sociales. Il a également pour mandat de mener la partie suisse de grandes études internationales, telles que l’European Social Survey ou l’enquête MOSAiCH-ISSP.

Autre exemple d’activité rattachée à FORS depuis 2008 : la publication (avec le soutien du FNS) d’un Rapport social s’inscrivant dans une comparaison internationale et dessinant, tous les quatre ans, le visage de la Suisse et de ses habitants avec de nombreux graphiques, des commentaires ainsi que des données provenant de l’Office fédéral de la statistique ou des enquêtes internationales auxquelles participe notre pays sous la direction de FORS. Le Rapport 2008 offrait par ailleurs des études originales sur le système éducatif suisse, l’utilisation des langues dans notre pays, le bénévolat, la vie politique, la perception des risques écologiques et les comportements à l’égard de l’environnement. Parmi les enseignements de ce Rapport, on peut relever que la comparaison internationale donne à la Suisse une longueur d’avance en matière de plurilinguisme. Ou encore que dans tous les pays explorés, dont la Suisse, les hommes ont du mariage une opinion plus favorable que les femmes. Il se trouve aussi qu’entre 1995 et 2006, en Suisse, la confiance dans toutes les instances de la vie publique s’est élevée, sauf à l’égard des médias. Ou encore que notre système éducatif reste «une grande machine à reproduire les inégalités» en canalisant très tôt les enfants dans des filières différentes…

On le voit, la recherche en sciences sociales peut produire des connaissances très fines utiles aux acteurs de la vie publique. Comme centre de compétences national, FORS joue un rôle essentiel dans ce dispositif en améliorant notamment les outils méthodologiques indispensables à cette recherche, et en offrant à tous les scientifiques intéressés des prestations de haut niveau dans ce domaine.

A consulter également: www.unil.ch/fors | www.unil.ch/misc

Nadine Richon
Rédactrice, Unicom

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