Surmonter les risques au long de la vie

L’UNIL abrite le seul projet en sciences sociales sélectionné dans le cadre des Pôles de recherche nationaux annoncés en avril 2010. LIVES va étudier et comparer les trajectoires individuelles à la lumière des aléas et des vulnérabilités qui les jalonnent.

Quel est l’impact d’une maladie sur le travail, d’un divorce sur la santé, d’une origine sociale sur le parcours scolaire, d’un tracas professionnel sur le niveau de stress et la vie familiale d’une personne ? Comment la perte d’un partenaire dans la deuxième partie de la vie influence-t-elle le bien-être ? Ces événements officiels ou privés qui jalonnent nos trajectoires forment-ils une toile invisible dont les fils s’emmêlent au point de créer des « effets de diffusion » d’un risque à l’autre et de nous empêcher parfois de rebondir ? Quelles ressources individuelles, familiales, sociales, étatiques pouvons-nous solliciter pour surmonter ces moments critiques ?

Dirigé depuis l’Université de Lausanne par les professeurs Dario Spini et Laura Bernardi, en collaboration avec le professeur Michel Oris à l’UNIGE, le Pôle de recherche national LIVES réunit plusieurs institutions suisses autour des Vulnérabilités à travers le parcours de vie. Dario Spini et Laura Bernardi énumèrent ainsi 15 recherches qui seront lancées en janvier 2011 et qui suivront d’une manière longitudinale, d’année en année, des habitants de ce pays, jeunes et vieux, hommes et femmes, Suisses, étrangers, naturalisés, considérés dans leur ensemble familial.

Dario Spini explique:

En général, les études s’intéressent à un aspect de la vie, par exemple le travail ou la santé. LIVES va relier toutes ces dimensions de l’existence pour essayer d’en éclairer les dynamiques.

Sa collègue Laura Bernardi souligne l’intérêt du Panel suisse de ménages – géré par le centre de compétences suisse en sciences sociales FORS basé à l’UNIL – comme réservoir de personnes, panel dont il faudra élargir l’éventail afin d’intégrer les « populations potentiellement plus vulnérables ».

L’une des 15 études LIVES exige ainsi de trouver 1200 secundos (étrangers entre 16 et 35 ans nés en Suisse) dont 600 naturalisés. Cette recherche vise à mieux comprendre les mécanismes d’intégration en Suisse.

L’un des intérêts de cet unique Pôle de recherche national en sciences sociales – le Conseil fédéral financera par ailleurs 7 autres PRN, à hauteur de 14,5 mio de francs pour ce qui concerne LIVES, sur une première période de 4 ans – réside dans la combinaison entre différentes approches méthodologiques de type quantitatives et longitudinales, mais aussi qualitatives avec des entretiens sur des échantillons restreints. En outre, deux des 15 études sont clairement destinées à développer les cadres méthodologiques permettant de mesurer les trajectoires individuelles – considérées comme une succession de participations sociales, professionnelles, familiales – et d’étudier l’impact des événements critiques et des transitions sur les parcours de vie.

La dimension genre sera également prise en compte au niveau du pôle lui-même et à travers l’une des 15 recherches, dirigée à l’UNIL par la sociologue du travail Nicky Le Feuvre sur le thème de la vulnérabilité à l’interface de la vie professionnelle et familiale. Le pôle mettra aussi l’accent sur la relève académique, avec une école destinée aux doctorants du PRN, et sur le dialogue entre centres internationaux étudiant les parcours de vie, par exemple avec le projet d’une école d’été internationale regroupant des jeunes chercheurs provenant de différents pays et des spécialistes de renommée mondiale.

A consulter également: www.unil.ch/labopavie

Nadine Richon
Rédactrice, Unicom

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