Mesure du monde
Si quorum voles locoru[m] distantia[m] cognoscere lector, circinu[m] eoru[m]de[m] distantiae adaptatu[m] in aequatore[m] transferto hic tibi q[ua]libet particula i[n]tercepta mille aria referet Hyp:18, Gal:20, Germ:15, Milia pas:60, Stadia:500.
Si toi, lecteur, tu veux connaître la distance de certains lieux, prends leur mesure adaptée du compas et place-le sur l’équateur ; il montrera 18 milles espagnols, 20 milles français, 15 milles germains, 60’000 pas, 500 stades.
Ces évaluations comparatives laissent penser que Mercator a fait lui-même les calculs de conversion. Cependant, il n’en fait nulle part mention ; il n’explique pas non plus la méthode qu’il aurait suivie pour arriver à ce résultat.
Au milieu des divergences de l’époque sur la grandeur réelle du globe, Mercator évalue la circonférence de la Terre à 21’600’000 pas ou 180’000 stades. L’échelle du globe est d’environ 1:30’000’000.
Sur sa sphère terrestre, Mercator divise le monde connu en cinq parties : Europe, Afrique, Asie, Amérique et la Quinta, une terre australe récemment découverte. La Nouvelle Guinée ne figure pas, ni l’Australie et la Nouvelle Zélande qui ne seront découvertes que dans la mouvance des explorations des mers du Sud au XVIIIe siècle.
Pour en savoir plus
- Horst, T. (2011) Le monde en cartes : Gérard Mercator (1512-1594) et le premier atlas du monde, Gütersloh/Munich : Faksimile Verlag et Bruxelles : Fonds Mercator.
- Krogt, P. van der (1993) Globi Neerlandici : the production of globes in the Low Countries, (trad. E. Daverman), Utrecht : HES Publ.
- Lanni, D. (2015) Atlas des contrées rêvées, Paris : Flammarion.
- Raemdonck, J. Van (1875) « Les sphères terrestre et céleste de Gérard Mercator », in : Annales du Cercle Archéologique du Pays de Waes, vol. 5, pp. 254-324.