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La Quinta de Mercator
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La terre australe d’Ortelius
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La terre australe d’Hondius
Dans son traité De mundi creatione ac fabrica Liber, Mercator s’efforce de prouver l’existence d’un cinquième continent, la Quinta. Pour lui, comme pour les hommes de son temps, sa présence est nécessaire pour contrebalancer le poids de l’Europe, de l’Afrique et de l’Asie situées dans l’hémisphère boréal. Pour que l’équilibre du monde soit maintenu, la Quinta doit être aussi grande que tous ses antagonistes réunis. Mercator la représente donc occupant tout le pourtour du globe avec une circonférence très irrégulière.
Faute de découvertes maritimes, Mercator partage donc l’erreur commune de son temps en croyant en l’existence de ces fabuleuses terres australes, aussi vastes que l’ensemble du vieux continent. Ces terres sont représentées avec une foule de variations chez les cartographes du XVIe siècle. Elles sont tantôt plus petites, tantôt plus grandes, de formes différentes selon la croyance et l’interprétation accordées aux récits des voyages de Magellan de Marco Polo et d’autres.
On peut difficilement reprocher à Mercator d’avoir représenté en 1541 des terres imaginaires qui, selon les dires de Jocodus Hondius, étaient encore totalement inconnues en 1617.
QUINTA haec, et quidem amplissima pars, quantum conjectare licet, nuper orbi nostro accessit verum paucis adhuc littoribus explorata. |
Cette Cinquième partie, assurément la plus grande pour autant que l’on puisse le conjecturer, s’est ajoutée récemment à notre monde, mais jusqu’à aujourd’hui peu de ses rivages ont été explorés |
Beach provincia aurifera |
La province aurifère de Beach
Au-dessous de l’île de Java major, la province aurifère de Beach remonte par une presqu’île considérable jusqu’au 16e degré de latitude sud. |
Vastissimas hic esse regiones facile credet qui 11 et 12 caput lib. 3 M. Pauli Veneti legerit collato simul 27 capite libri 6 Lud. Rom. Patricii |
Il croira facilement en l’immensité de ces régions, celui qui aura lu les chapitres 11 et 12 du livre 3 de M. Paulus Venetus en le comparant avec le chapitre 27 du livre 6 de Lud. Rom. Patricius
Mercator fait ici allusion au cartographe Paulus Venetus (1369-1429), qu’il mentionne par ailleurs plusieurs fois sur son globe, et au voyageur italien Ludovico de Verthema (ca. 1470-1517). Le récit de ses voyages en terres musulmanes connut un succès considérable. Il fut notamment publié dans le Novus Orbis regionum ac insularum veteribus incognitarum, un recueil de texte d’exploration paru à Bâle en 1532. |
Psitacorum regio a Lusitanis anno 1500 ad milia passuum bis mille praetervectis sic appellata quod psitacos alat inauditae magnitudinis, ut qui ternos cubitos aequent longitudine |
La région des perroquets appelée ainsi par les Portugais, qui l’ont longé en 1500 entre mille et deux milles pas, par le fait qu’elle nourrit des perroquets d’une taille incroyable, si bien qu’ils atteignent trois coudées de long.
Au-dessous du Cap de Bonne Espérance, la région des perroquets semble se référer à une découverte supposée du navigateur portugais Pedro Alvares Cabral (ca. 1467-1520), qui, accostant sur les côtes du Brésil en 1500, y aurait observé ces oiseaux, une observation qui fut mal interprétée par la suite. |